Plainte contre la gendarmerie de Matam : les précisions de Me Salif Béavogui, avocat des journalistes
L’un des avocats des associations de la presse Guinéenne, Maître Salif Beavogui apporte des précisions suite à la plainte déposée jeudi 16 novembre, contre la gendarmerie d’Eco3 de Matam.
Il a d’abord rappelé que le 31 octobre 2017, certains journalistes ont été violentés, menacés, intimidés et rejetés par les officiers de police judiciaire qui sont en exercice à l’escadron mobile numéro 3 de Matam.
« Des journalistes en ont sortis avec des blessures, vos appareils de travail ont été endommagés, vous avez été humiliés, cela est inacceptable », a-t-il estimé.
Selon lui, c’est raison pour laquelle, il a été décidé au nom de la corporation, de déposer une plainte contre les officiers de police judiciaires qui se sont comportés en se mettant hors de la loi.
» Parce que vous n’êtes pas sans savoir que la liberté de la presse est un droit constitutionnel. Avec l’avancée aujourd’hui dans notre pays, on a pas le droit de violenter les hommes qui exercent ce métier, à plus forte raison de les empêcher », a poursuivi l’avocat avant d’ajouter que la particularité de cette affaire, est au fait que, les personnes misent en cause sont des officiers de police judiciaire. C’est-à-dire des gendarmes qui ont des habilitations à l’effet de rechercher des infractions, des preuves, réunir les indices et référer les auteurs aux tribunaux chargés de les punir.
« Quand une plainte doit être déposée contre les officiers judiciaires, la loi a aménagé un privilège de juridiction des articles 753 à 758, le nouveau code de procédure pénale et dans l’ancien code de procédure 624, 618 et 620. C’est sur la base de ces dispositions pertinentes de la cour de procédure pénale, une plainte vient d’être régulièrement déposée entre les mains du procureur général près de la cour d’appel de Conakry. Parce que c’est lui qui est chargé de recevoir cette plainte, de l’instruire et d’organiser le procès », a précisé Maître Béa.
Il a ensuite indiqué, que la plainte de la presse a été enregistrée sous le numéro 735 du 16/11/2017, au nom de Talibé Barry et d’autres contre le colonel Mamadou Ciré Bah, commandant Alseny Sylla, commandant Lancé Camara et toute personne que l’enquête déterminera.
» Avant le dépôt de la plainte, nous avons été reçus par le bâtonier de l’ordre des avocats de Guinée et qui nous a facilité la rencontre avec le procureur général pour une visite de courtoisie qui s’est très bien passée. Donc il a été informé et nous n’avons pas manqué à lui dire que nous déposons la plainte et nous souhaitons que la force reste à la loi », a conclu Maître Salif Beavogui.
Ibrahima Sory BARRY pour Aminata. com
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