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Médias: à la rencontre des journalistes en exercice sans le moindre salaire

Dans certains médias de Conakry, notamment des radios, les travailleurs sont sans salaires. C’est la condition pour y rester et elle est non négociable. Tous ceux qui tentent d’inverser la donne, sont immédiatement radiés. Nous avons eu échos de cette précarité à travers une enquête menée par un de nos reporters.

Incroyable mais vrai. Certains des concernés ont fait plus de 2 ans dans ces médias sans salaires. Ils n’ont droit qu’à des primes de transport. Mais par manque d’opportunités ailleurs, ils continuent à patienter dans cette pire exploitation humaine.

« Je suis technicien dans ce média depuis 1 an. Je fais tout ici. C’est-à-dire. Mais à la fin du mois, je n’ai qu’une prime de transport qui s’élève. Si je suis toujours ici, c’est parce que j’ai pas eu d’opportunités ailleurs. J’ai postulé dans d’autres médias. Mais que ce soit ici ou ailleurs, la réalité est la même. C’est de l’exploitation humaine pire et simple. Ma dernière demande d’emploi date de deux semaines. Au cours de l’entretien, on m’a dit que média était en phase d’essai et que pour y être employé, il fallait que j’accepte de travailler pendant trois mois de suite sans primes, ni salaires », a révélé un technicien de radio sous l’anonymat.

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Un autre journaliste s’est prêté au micro de notre reporter. Mais lui, c’est un animateur d’émission. Au niveau de son média, il travaille aussi sans salaire. « J’anime une émission en langue ici. Mais même un franc, je n’ai pas comme salaire. À la fin du mois, c’est une prime qui varie entre 150 et 200.000 francs qu’on me donne. Ici, c’est comme ça. Quand vous venez, la première chose qu’on dit, c’est qu’il n’y a pas d’argent à payer. C’est vraiment dommage qu’un média fonctionne de cette façon. Ici, il n’y a pas d’éditions d’informations. Il n’y a que de la musique et un peu d’émissions. Certains journalistes qui viennent demander du travail ici, dès qu’on leur dit qu’il n’y a pas de salaire, ils ne reviennent plus jamais. Je suis là jusqu’à ce que j’aie une opportunité ailleurs », a-t-il laissé entendre.

À ces radios sans salaires pour les employés, il n’existe pas de contrat de travail. Ceux qui y évoluent ont été engagés verbalement. Difficile donc pour eux de sortir victorieux d’un procès contre leurs patrons même s’ils veulent les poursuivre en justice. Dans toute entreprise, l’une des preuves qu’on est son employé, c’est le contrat de travail. Mais puisque nos interlocuteurs n’en ont pas, leurs médias n’ont pas été cités dans cet article. Il a été décidé ainsi par professionalisme. Pas parce que les témoignages recueillis ne sont pas fondés, mais pour éviter tout risque de bataille judiciaire sans preuve physique en notre possession.

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Nous vous donnons un indice qui vous permet d’avoir une idée sur l’une des radios concernées. Cette radio se trouve à Lambanyi. C’est au bord de la route qui va du grand carrefour au centre commercial.

Oury Maci Bah pour Aminata.com
Email : ourynombobah@gmail.com

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