
Après les communes de N’zérékoré, Ratoma, Dixinn et Matam, les focus group sur le projet d’appui à la réduction de l’instrumentalisation et des violences politico-sociales des jeunes taxi motards se sont poursuivis à Matoto et Kaloum avec la police et les jeunes conducteurs de taximotos.
Interrogé sur le sujet, Commissaire Arafan Camara commissaire spécial de la sécurité routière de Matoto a demandé la sensibilisation et la formation des conducteurs de moto taxis surtout en ce qui concerne le code de la route.
« En ce que concerne les taxis motos, je dirai que c’est un fléau qui nous cassent la tête aujourd’hui. Ils sont devenus un mal nécessaire pour nous. Premièrement, ils ne connaissent pas le code de la route, ils n’ont pas la maîtrise et ils ne respectent pas les policiers. Quand vous rentrez dans les traumatologies des hôpitaux, il y a beaucoup de gens qui ont fait des accidents de la circulation. Il ne se passe pas un mois sans qu’on enregistre au moins trois cas d’accidents. En période de campagne électorale, dès que tu arrêtes un taximotard, beaucoup d’autres viennent en mettant ça au compte de la politique. Des fois il peut y avoir des soulèvements. Nous demandons à l’État et aux organisations non gouvernementales de nous aider à faire une sensibilisation et la formation des conducteurs de moto taxis surtout en ce qui concerne le code de la route », a-t-il indiqué.
De son côté, Bangoura Mikailou conducteur de moto taxi dans la commune de Kaloum salue l’initiative du ministère de la jeunesse et ses partenaires et espère qu’ils iront jusqu’au bout.
« La plus grande difficulté que nous avons dans notre activité, c’est la police qui nous fatigue trop même. Si tu n’as une relation, tu ne peux pas travailler dans la commune de Kaloum en Paix. Dans cette commune, on n’arrête pas un motard parce qu’il a commis une infraction. Tant qu’ils ont l’opportunité, les policiers vont te prendre et il n’y a pas où te plaindre. C’est pourquoi, nous sollicitons un syndicat ou une structure qui pourra nous aider en étant intermédiaire entre nous et l’État. Ceci pour nous aider à avoir un document national qui nous permettra de circuler partout sans problème. Quand la police te prend tu peux présenter ce document. Personnellement, je préfère payer ce document à 200 ou 300 mille que de donner 110 mille chaque jour à la police. Aux taximotards qui acceptent d’être instrumentalisés par les politiques, je leur dirai de ne pas l’accepter parce que c’est des gens qui ne cherchent que leur intérêt. Un parti politique peut te donner 50 mille francs guinéens pour que tu sois à son service toute une journée. Ça te salit et tu ne gagne rien. Je salue cette initiative du ministère de la jeunesse et ses partenaires. Nous espérons que ça aura une suite favorable », a-t-il conclu.
C’est une activité organisée par le gouvernement guinéen en partenariat avec des agences des nations unies (PNUD, OIM et UNFPA) avec le financement du fonds des nations unies pour la consolidation de la Paix.
Ce projet vise à transformer les jeunes taxi motards issus de zones conflictogènes en agents de pacification en période électorale (avant, pendant et après les élections); Mettre en place un climat local de gouvernance qui inspire la confiance entre les acteurs grâce à des mécanismes d’échanges et de recevabilité.
Mamadou Aliou Barry pour Aminata.com
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