
Massacre d’Ogossagou : Sékou Souapé exprime sa solidarité aux Peulhs du Mali
Chocs, stupeurs et incompréhensions après le massacre d’au moins 135 personnes à Ogossagou et Welingara, dans le centre du Mali. Les condamnations fusent de partout. En Guinée, Sékou Souapé Kourouma, militant de première heure du RPG et membre du bureau politique national du parti au pouvoir exprime son indignation.
Au cours d’un entretien qu’il nous a accordé, il condamne le massacre, apporte son soutien aux victimes et invite les autorités maliennes à identifier les auteurs et les traduire devant la justice. Lisez.
Aminata.com : Le massacre d’Ogossagou a fait plus d’une centaine de morts, quelle est votre réaction après cet horrible drame ?
Sékou Souapé Kourouma : je voudrais exprimer toute ma solidarité et ma compassion avec la famille et le peuple du Mali aussi condamner de la façon la plus ferme possible ce massacre. Franchement c’est inacceptable rien ne saurait justifiée ce genre de comportement. Je constaté que le gouvernement malien a pris de mesures non seulement pour remplacer certains chefs militaires notamment le chef d’État-major des armées, le général Keita qui a été remplacé par le général de brigade Abdoulaye Coulibaly et de dissoudre la milice dogon. Ce sont des mesures mais je crois qu’il faut aller plus loin. Il faut que les responsables politiques de la sous-région notamment la Guinée, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, … aident le Mali à résoudre définitivement ce problème car ce qui s’est passé est inacceptable.
Il y a certains observateurs qui craignent la contagion du fait que c’est un peuple qui est dans divers pays. Qu’en dites-vous ?
C’est vrai que c’est un peuple qui est éparpillé un peu partout en Afrique de l’Ouest et jusqu’ en Afrique centrale d’ailleurs. Les gens ont toujours coexisté de façon pacifique ce n’est pas maintenant que ces choses vont arriver. Il faut que les responsables soient recherchés, arrêtés et traduit devant la justice. Il faut que justice soit faite.
Monsieur Kourouma il y a des spécialistes qui avancent l’hypothèse que des groupes terroristes pourraient perpétrer ce massacre dans le but de créer de conflits intercommunautaires afin d’établir du chaos. Quel est votre avis ?
La seule chose pour faire la part de choses c’est d’abord mener des enquêtes minutieuses, déterminer les responsabilités et éventuellement traduire les auteurs à la justice. Quand il y a un drame il y a des gens qui détournent ou souhaitent distraire pour ne pas que les vrais responsables soient arrêtés. Ils vont faire courir assez de rumeurs. Ils vont faire courir assez de bruits pour distraire les autorités afin d’épargner les vrais responsables. Pour éviter ceci, je crois qu’il faut donner l’enquête aux professionnels pour qu’ils s’attèlent à faire la part de choses afin que les vrais responsables soient arrêtés.
En Guinée, quel message lancez-vous pour une coexistence pacifique entre les communautés ?
En Guinée nous devons dépassionner la politique parce que nous sommes une famille. Vous avez des forestiers qui sont mariés au Foutah, vous avez des gens du Foutah qui sont mariés en Haute Guinée et des gens de la Haute Guinée qui sont mariés en Basse Côte. Il y a un brassage total au niveau de la population. Le métissage est là fortement. On ne peut pas dire que telle ethnie et ceci et cela. Nous sommes tous des Guinéens nous devons nous donner les mains et enlever la politique dans le social. La politique, c’est la confrontation des idées et de programmes. Qui peut, en parlant même en politique va dire qu’il milite pour détruire le pays. Même si les programmes et les idéologies diffèrent, nous militons tous pour le développement de la Guinée. Qui dit la Guinée dit le peuple de Guinée et qui dit le peuple de Guinée dit les différentes composantes ethniques de la Guinée. Il faut apaiser le climat social. Il faut cesser d’extrapoler les différentes déclarations. Quand quelqu’un parle on essaie de trouver de petits mots pour prêter des intentions au conférencier ou celui qui a fait la déclaration. Nous devons nous donner les mains et apaiser le climat politique.
Entretien réalisé par Alpha Oumar Diallo pour Aminata.com
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