L’appel à manifester du FNDC, Front National pour la Défense de la Constitution a été observé ce jeudi, 28 juillet 2022 malgré l’interdiction par les autorités. Au niveau de plusieurs endroits de la route le Prince, les jeunes manifestants ont fait front aux forces du maintien d’ordre. Des violents affrontements opposent les deux parties.
Les protestataires ont brûlé des pneus, barricadé les routes pour empêcher toute circulation. Les forces de défense et de sécurité composées des gendarmes, des policiers et des militaires du très redouté Bataillon autonome des troupes aéroportés ont fait irruption avec une violence inouïe sur cet axe acquis à l’opposant Cellou Dalein Diallo pour tenter de mâter la manifestation.
A coup des balles réelles, les services d’ordres et les militaires ont réprimé dans le sang les manifestants. Au moins cinq morts ont été enregistrés sur cet axe, d’après les estimations d’un cadre de l’Union des forces démocratiques de Guinée. Des arrestations se sont multipliées tout au long de cette journée de haute tension. Les militaires s’introduisent dans les maisons pour interpeller tout jeune soupçonné d’avoir pris aux manifestations.
On apprend qu’un jeune informaticien, Alpha Oumar Barry a été interpellé à son domicile et conduit à une destination inconnu. Un membre de sa famille qui contacté Aminata.com s’inquiète de son sort. « Ils sont entrés chez lui, le bastonner, le rouer des coups. Ils l’ont amené alors qu’il était complètement ensanglanté. On ne sait pas s’il va s’en sortir », témoigne un des proches de M. Barry qui a couvert l’anonymat.
Contrairement à l’axe Hamdallaye-Kagbelé, sur l’autoroute Fidèl Castro, la mobilisation n’a pas été de taille. La vie dans ces quartiers quand même quasiment morte.
De Kagbélen à Cosa en passant par Kountia, Cimenterie Sonfonia, c’est seulement quelques rares boutiques qui été ouvertes. Ce sont plutôt des jeunes manifestants qui régnaient en maître, bien que survies à la lettre par les forces de sécurité.
Au rond-point de Kountia T10, une partie située dans la préfecture de Dubréka, jeunes et forces de l’ordre se tiraillent depuis ce matin. Déjà, on note des blessés dans le rang des agents de la gendarmerie, située à proximité.
Pour l’heure, les tirs continuent et les jeunes manifestants ne reculent toujours pas.
Sâa Robert Koundouno
