
La sortie médiatique hier vendredi du directeur des opérations de la Commission Électorale Nationale Indépendante en Guinée suscite déjà des débats par certains politiciens. Etienne Soropogui a révélé dans une radio de la place, la malversation qui s’est tenue au sein de son institution qui a conduit le pays finalement à un contentieux électoral lors des communales du 04 février dernier.
Samedi 08 septembre 2018, lors de la réunion hebdomadaire de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, l’un des vice-présidents, chargé des questions politiques a saisi l’occasion pour donner son point de vu face à cette situation.
Bano Sow a d’abord commencé par se poser la question de savoir comment est-ce que les élites, les intellectuels guinéens peuvent avoir accès à certaines informations, participer à certaines malversations, assister à la violation de la constitution et dormir tranquillement ?
« J’ose espérer que si le directeur des opérations a fait cette déclaration, c’est que certainement il n’était pas en accord avec sa conscience et il a estimé qu’il fallait le dire. Il ne devrait pas s’arrêter à ce niveau, en tant que directeur des opérations de la CENI, je suggère de poser le problème de la CENI et que les cadres conscients de la CENI assument avec lui cette déclaration. Si non, je m’inquiète que des intellectuels guinéens qui ont participé à ce genre de malversation puissent dormir tranquille », a-t-il indiqué.
Il a ensuite poursuivi son intervention en s’inspirant d’un exemple d’une notion qu’il a reçu de la part de deux de ses ainés. « Un jour, un de mes ainés m’a donné un conseil, il m’a dit écoute Bano, en Guinée tu as au moins une occasion pour participer à une malversation, tu es libre d’empêcher cette malversation ou d’accepter qu’elle ait lieu. Si tu l’empêche personne ne va te couper la tête mais si vous étiez 5 ou 10 soit sûr qu’à partir de ce jour-là, tu n’auras plus l’opportunité de voir passer une malversation parce que tout ce qui sont au tour de toi, partout diront on ne peut pas travailler avec Sow Bano.
Par compte si tu acceptes que la malversation ait lieu, si tu l’accompagne, comme on dit ta chance est ouverte parce que chacun d’eux partout où il sera, il va t’indexer, il dira à tes amis lui on peut collaborer avec lui. Voilà pourquoi la malversation continue chez nous. Ça devient une équipe, il y a une solidarité entre ceux qui font de la malversation. Ceux qui ne l’acceptent pas se retrouvent en dehors.
J’ai eu une autre leçon qui m’a été donnée par un autre de mes ainés. Il m’a dit écoute tu as beau vouloir correctement faire ton travail, il faut que tu sache que pour redresser le pays, pour développer le pays, il faut qu’il ait une volonté politique que cela parte de la haute et que tous les acteurs sachent qu’on ne peut pas se permettre de violer la loi. En ce moment, tu peux prendre le secteur que tu as en charge essayé de travailler correctement et cela va aller dans un mouvement d’ensemble. Mais, si aujourd’hui un seul cadre se dit moi je vais bien travailler. Mon secteur, il n’y aura pas de malversation, j’aurai des résultats, cet ainé-là m’a dit ça ne durera pas parce qu’au bout d’un certain temps, tu seras un empêcheur tourné en rond, soit on t’enlève ou tu n’as aucune responsabilité, tu ne peux plus rien faire. J’ai retenu ces deux enseignements ».
A travers cette inspiration, le vice-président de l’UFDG espère que le directeur des opérations de la CENI s’est retrouvé dans une situation comme celle-ci. A savoir qu’il ne pouvait pas empêcher la malversation mais aujourd’hui, il faut tirer les conséquences.
« J’interpelle d’élite guinéenne, l’élite guinéenne ne peut pas assister à la violation de la constitution auprès que nous savons les fondements de la république et que nous continuons à dormir tranquille. Là je m’étonne, je souhaite que les intellectuels se regroupent et l’UFDG les offre un cadre pour analyser la situation du pays et trouver une solution », a invité Bano Sow.
Ibrahima Sory BARRY pour Aminata.com
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