
Au début du mois de Février, à la tête d’une forte délégation de religieux, le secrétaire général national des affaires religieuses, El hadj Karamoko Diawara a ouvert sa tournée dans le pays par Labé. Evénement dont la portée symbolique est immense car pour lui le Fouta est une terre d’érudition à respecter.
Ce court séjour a été mis à profit par le patron des cultes pour communier séparément entre musulmans tidjanistes et musulmans sunnites dont les frictions et désaccords se font plus insistants et surtout plus bruyants autour de l’ouverture de mosquées ou de centres d’apprentissage.
Le cas le plus récent est la tentative d’ouvrir vaille que vaille la mosquée de Misside Hinde, une école sans agrément pour les autorités religieuses, une mosquée construite avant l’école selon les partisans.
Si les sunnites ont prié un premier vendredi sous bruits de bottes avant de se faire interdire la tenue du culte hebdomadaire in situ, la médiation du Gouverneur et de son cabinet n’aura pas mieux apporté.
Ustaz Mamadou Kaba Barry trouve que la venue du SGNAR ressemble à celle, il y a quelques année de l’Imam de la mosquée Fayçal, El hadj Salif Camara dont les paroles résonnent encore dans sa tête tout en sachant qu’elles peuvent servir de leçon :
« Il peut arriver que le musulman prenne de l’alcool, ou que le musulman se rende coupable de vol mais il ne doit pas mentir… Quiconque dit que la cohabitation à Labé est paisible en ce moment le dit parce qu’il n’est pas du côté des opprimés mais des oppresseurs…»
A la question de savoir quels sont les autres problèmes qui minent les relations Ustaz Kaba Barry a jugé nécessaire ne pas en citer car le diable peut se cacher dans les détails mais il a brandi comme seul souhait de ses frères de culte que les différents soient aplanis estimant que les assises eues avec le SGNAR aurait pu être organisées par le SG Régional des affaires religieuses mais en vain.
A en croire, Ustaz Kaba, la délégation venue de Conakry aurait compris que c’est du tort qu’on leur ferait vivre sans motif.
La radio Espace qui a impulsé l’information a aussi tenté d’avoir le secrétaire général des affaires religieuse mais le calendrier du titulaire ces dernières semaines n’a aucunement pu permettre d’avoir sa version des faits.
Pour rappel, il y a juste quelques mois, les Alloudjes, structures traditionnelles sociales s’étaient mobilisés pour faire front contre l’ouverture de la mosquée litigieuse de Misside-Hinde et contrer ce que leurs membres appellent un ‘’manque de respect’’ à leurs valeurs et à leurs sages.
Tkillah Tounkara