
Labé : le communiqué de l’Université de Hafia qui suscite des interrogations
Après deux jours de tension sur le campus universitaire de Hafia, ponctué par un mort, une cellule de crise présidée par le gouverneur de région s’est enfin fendue d’un communiqué qui porte la signature du premier responsable de la région de Labé.
Dans le document, l’Université estime avoir en avril pris en charge l’évacuation sanitaire des blessés et que la sortie des étudiants du 30 mai dernier constitue une surprise, surtout au vu des exigences estudiantines.
Ces exigences étant de décerner immédiatement un diplôme à chacun des trois blessés, leur restituer les frais de déplacement avec la mise en place d’un conseil estudiantin et pour finir une garantie de non représailles quelconque en provenance du recteur.
Le document met en exergue que l’Université était entrain de négocier en présence de Mme Thiam, mère du garçon amputé, du garçon lui-même et un de ses autres Camarades sur béquilles, c’est le fait justement d’avoir vu que malgré leurs sollicitations auprès des départements respectifs que les responsables ont fait la sourde oreille, que les manifs ont démarré.
Le même document fait porter aux étudiants la responsabilité de s’être attaqué aux bâtiments de l’Université.
Devant cette rage, le recteur ne pouvait que réquisitionner les forces de l’ordre (police et gendarmerie) pour sécuriser les personnes présentes au rectorat ce jour.
Des blessés, il y’en a eu chez les étudiants et les forces de l’ordre peut on aussi lire dans le document, sans aucun chiffre toutefois et en croire aux rédacteurs, tous ont été pris en charge à l’hôpital régional de Labé.Des véhicules pris à partie par les étudiants ont aussi été endommagés peut on y lire.
Dans une banalisation, à peine déguisée, le communiqué montre le cas du décès de Amadou Boukariou Baldé comme le plus grave de tous les cas de blessure enregistrés.
Le communiqué estime qu’au vu de la situation, il a été référé à Conakry pour une meilleure prise en charge mais aurait succombé pendant ce transfert au niveau de Kindia et son corps a finalement été déposé à la morgue de l’ hôpital Ignace deen.
Maintenant, si l’on accorde du crédit à cette dernière thèse, ne vient_elle pas se heurter à la vérité des choses, telles qu’elles se sont déroulées ?
Déjà à 19 heures, la mort avait été constatée, vendredi en témoignent les pleurs et lamentations des camarades, si le décès selon la cellule de crise a été constatée à Kindia pourquoi ne pas s’arrêter là et déposer le corps à l’hôpital régional de Kindia, car de toute façon aucun miracle n’était plus possible, surtout que le garçon était originaire de Telemele plus proche.
l’Université ne voulait-il elle pas simplement »maquiller » la mort pour se disculper et éviter le courroux des étudiants ?
Quoiqu’il en soit, ce précédent macabre sur le campus de Labé, vient ternir l’image de l’Université qui avait qualitativement changé ces dernières années sans omettre toutefois les scabreuses et traditionnelles agitées fin d’année.
Samedi, des étudiants ont été vus entrain d’acheminer leurs bagages vers le centre ville, n’est ce pas là un signe que les prochains jours promettent d’être chauds?
Affaire à suivre
Ousmane K. Tounkara
La déclaration de l'université Hafia après la mort d'un étudiant gréviste