
Labé en voie de perdre l’essentiel de ses cours d’eau
Autrefois bénie de plusieurs cours d’eau, la ville de Labé est entrain de vivre le malheur de les voir péricliter l’un après l’autre par manque de conscience civique notamment.
La prolifération de la coupe abusive, les fours à briques, l’installation des stations de lavage et la transformations des berges et lits de cours d’eaux en dépotoirs ont fini par avoir raison de ce don de l nature.
La sassée qui traversait la ville n’est plus qu’un trait où viennent déféquer des loubards et un géant dépotoir y est improvisé malgré quelques efforts de préservation entamés il y a trois ans par Safioulahi Bah préfet de Labé.
Habita Diallo riveraine observe le cours d’eau depuis 30 ans, elle y a nagé et assiste impuissante à son sort actuel.
Batchily Saliou y a pêché du poisson et fait partie du comité de vigilance qui tente d’éloigner les mauvaises personnes qui veulent détruire le cours d’eau coute que coute mais il déplore que les personnes appréhendées pour ces faits soient vite libérées par la commune.
Deux kilomètres plus loin, Bendeba ou encore Pounthiounwool n’existe plus, la compagnie Enco 5 s’est chargé de détruire le cours d’eau accuse un natif de la zone Diouldé Diallo.
En banlieue du côté de Tairé, le sort n’es pas plus favorable au cours d’eau Tairewool .
Elhadj Misbaou Laria notable du quartier Konkola nous a expliqué que d’antan pour traverser le cours d’eau, il fallait se prémunir d’un bâton comme jauge, aujourd’hui, ce qu’il en reste fait couler des larmes, un trait qu’un adulte peut enjamber d’un seul pas.
Le barrage Manga Labé qui autrefois permettait d’irriguer des cultures expérimentales ou encore d’alimenter le quartier administratif Kouroula en électricité n’est que plus qu’un simple point boueux, à l’eau nauséabonde, certes un pont est entrain d’y être érigé mais cela ne saurait panser les meurtrissures des riverains .
Certes dans cet écrit des cours d’eau précis ont été ciblés mais le schéma est le même pour l’ensemble des cours d’eau de la ville, de la préfecture et de la région.
La canicule inédite de cette année, le retard des pluies ajoutées aux risques d’inondation comme ce fut le cas en 2011 sont autant de risques qui pèsent comme une épée de Damoclès sur la tête des citoyens.
Chose toute, il faut rajouter que l’Etat a abdiqué de ses prérogatives dans la gestion du foncier en général et de celui vital en particulier.
Ousmane K. Tounkara