
Le 30 Juin et le 1er juillet dernier, deux événements privés, organisé pour 500 leaders d’opinion des milieux d’affaires se sont tenus à Barcelone, en Espagne. Ces deux événements « NetLeaders » et « la Barcelona Global Conférence », avaient pour objectif de marquer le début d’une période passionnante pour l’entreprenariat et la bonne gouvernance , avec le lancement d’initiatives majeures basées sur les applications numériques, aussi variées que la monnaie virtuelle, le « Dascoin », le stockage et la gestion de l’information grâce à un nouvel écosystème la « Blockchain ». La Blockchain constitue un changement aussi important que l’apparition de l’ordinateur ou d’internet. Elle oblige à repenser nos modèles de gouvernance, notre système bancaire et les transactions financières, l’éducation, la santé, l’agriculture, quasiment tous les domaines , à des coûts à la portée des pays en voie de développement.
Journaliste : Mme Marie-Madeleine Dioubaté, pouvez-vous nous présenter en quelques mots NetLeaders ?
Mme Marie-Madeleine Dioubaté : NetLeaders est une communauté de leaders dont la vision est de donner aux gens la possibilité de prospérer en créant un nouveau type de réseau qui repose sur les valeurs de transparence, de confiance mutuelle et d’équité.NetLeaders est l’internet de valeur rendu simple. Netleaders crée un réseau privé virtuel doté d’une sécurité de pointe et accessible uniquement aux utilisateurs authentifiés. Netleaders offre un accès facile à l’écosystème Das, permettant à la communauté d’accéder à une myriade de services et d’applications basés sur la technologie blockchain.
Journaliste : En quoi cette technologie proposée par NetLeaders peut-elle agir / aider en matière de bonne gouvernance ?
Mme Marie-Madeleine Dioubaté : Selon une estimation de la Banque mondiale, la fraude et la corruption coûtent chaque année 148 milliards de dollars à l’Afrique ; un chiffre à mettre en parallèle avec le montant de l’aide au développement : 146 milliards de dollars en 2016.
La corruption entrave le développement de notre pays, nous le savons tous. Alors que faire face à ce fléau ?
Les législations anti-corruptions ne sont pas ou peu appliquées, les cas de procédures bureaucratiques fastidieuses, associés à des obstacles humains délibérés, font de l’attribution et de l’exécution des contrats un goulot d’étranglement majeur pour le développement de notre pays.
Les allégations de corruption à divers niveaux entraînent généralement une inflation des contrats avec pour finalité l’inexécution partielle ou totale du contrat. Nous avons par exemple en tête des routes et autoroutes financées et surfacturées mais jamais achevées ou inachevées et qui sont complètement défoncées dès l’apparition des premières pluies.
Les moyens conventionnels utilisés habituellement pour lutter contre la corruption et apporter des réponses au développement du pays ne semblent pas porter leurs fruits : ainsi les institutions internationales nous demandent davantage de transparence, le renforcement des institutions et la plus grande implication de la société civile pour obtenir des résultats très mitigés . Aussi, nous devrions réfléchir et repenser nos mécanismes de fonctionnement notamment dans l’administration publique, dans la gestion de l’argent public et les octrois d’aides dont bénéficie la Guinée. Au final, si on parle par exemple de l’aide au développement, on ne sait pas exactement où vont ces fonds et comment ils sont répartis. Dans la majorité des cas ces aides n’arrivent pas aux bénéficiaires ou alors de façon très minime. Il en est de même pour le montant des recettes minières que nous ne contrôlons pas.
La BLOCKCHAIN serait alors un outil très précieux pour notre administration et nos institutions financières mais aussi pour développer des pans entiers de notre économie : le commerce, l’agriculture, l’élevage, la pêche, le cadastre, le foncier en milieu rural et urbain, la gestion de nos forêts , l’environnement, les mines, le tourisme, la construction, l’énergie, l’assainissement, l’accès facilité au crédit pour des personnes qui ne peuvent pas avoir accès au crédit dans un système bancaire classique, l’accès au crédit pour les petites entreprises ….
La BLOCKCHAIN permettrait de contrôler en temps réel la façon dont les fonds sont utilisés, et ainsi exercer un vrai contrôle sur notre administration et nos institutions financières qui vont pouvoir entrer dans une nouvelle ère : celle d’une gestion rigoureuse, réellement transparente, plus juste et plus efficace.
En effet, pour la première fois dans notre histoire, cette technologie de la BLOCKCHAIN nous permettra une traçabilité totale des flux financiers et pour des milliers d’entreprises de sortir de l’informel et avoir ainsi accès à du financement très bon marché. Cette technologie confèrera à nos institutions un niveau de transparence encore inconnu aujourd’hui et jamais égalé. La blockchain pourrait bien contribuer à apporter des solutions inédites à ce problème épineux de la corruption. En effet, la technologie de la BLOCKCHAIN rend possible un lien direct, sans intermédiaire, entre les bailleurs, ONG ou institutions, et les bénéficiaires finaux des aides au développement.
Journaliste : Vous parlez de la technologie Blockchain. Pour les profanes que nous sommes, pouvez-vous nous expliquer en termes simples en quoi consiste cette technologie ?
Mme Marie-Madeleine Dioubaté : La plupart des personnes vivant en occident, en Asie, en Amérique Latine ou dans des pays comme le Kenya, l’Ouganda, l’Afrique du Sud, le Ghana ont déjà entendu les termes blockchains et crypto monnaies. Bien souvent les personnes qui ont entendu le terme de BLOCKCHAIN pensent que la « BLOCKCHAIN » est seulement une technologie utilisée dans les crypto-monnaies comme le Bitcoin, l’Ethereum pour les plus célèbres ou le Dascoin pour les plus récentes.
Mais, une BLOCKCHAIN, ou CHAÎNE DE BLOCS, est une technologie de stockage et de transmission de toutes sortes d’informations, et pas uniquement des unités monétaires. C’est une technologie transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle comme par exemple une banque centrale.
C’est la technologie qui sous-tend les devises numériques comme le Bitcoin, l’Ethereum ou le Dascoin pour ne citer que celles-ci, garantissant que toutes les transactions sont cryptées, correctement effectuées et enregistrées. Ce sont ces transactions cryptées qui, vérifiées par blocs forment une chaîne de blocs que l’on appelle aussi blockchain. La blockchain constitue en ce sens un véritable registre public en accès libre basé sur le cloud.
Cette technologie a donné naissance à la révolution de monnaies virtuelles, en un mot ces monnaies appelées aussi crypto monnaies. Les crypto monnaies ont le même but que l’argent réel, à savoir l’achat de biens. À la différence de la monnaie fiduciaire ou monnaie papier, les monnaies virtuelles sont stockées sur votre ordinateur, votre tablette, ou votre téléphone. On peut ainsi envoyer de l’argent comme on envoie un SMS, sans passer par une institution financière (plus besoin de banque). Chaque transaction est inscrite dans la blockchain.
Les crypto-monnaies sont principalement connues et utilisées à titre spéculatif, avec encore peu d’applications économiques concrètes en Europe. Cependant, en Afrique, les cryptomonnaies et la technologie Blockchain sont directement envisagées avec un aspect bien plus concret : elles permettront d’améliorer le niveau de vie de nos concitoyens et de mieux répondre à leurs besoins dans de nombreux secteurs et surtout, elles permettront de lutter contre la corruption. Nous devons explorer les possibilités de cette technologie pour construire notre « écosystème blockchain ».
Journaliste : Dans le cadre de la bonne gouvernance et du développement de notre pays, quelles pourraient être les applications de la crypto monnaie et blockchain ?
Mme Marie-Madeleine Dioubaté : Voici quelques applications concrètes.
1/ En matière de développement
A/ Les transferts d’argent
Envoyer de l’argent en utilisant les banques traditionnelles est très coûteux pour la diaspora Guinéenne et Africaine avec des frais de transaction de 10 % en moyenne (avec Western Union par exemple). Cela représente un réel manque à gagner pour nos économies. En effet si les membres de la diaspora africaine utilisaient les crypto-monnaies telles que le Bitcoin, l’Ethereum ou le Dascoin (ou encore de « stable coins ») ils pourraient échanger simplement et rapidement avec leurs portables des actifs financiers de manière fiable et sécurisée, et avec très peu de frais simplement en téléchargement une application. De plus, au cours des deux dernières années, l’utilisation des smartphones sur le continent Africain a doublé pour atteindre 226 millions d’utilisateurs : une aubaine pour l’essor des cryptomonnaies en Afrique.
B/ Les services bancaires
Seulement 23% des adultes en Afrique sont titulaires d’un compte en banque, et cela pour diverses raisons : ils sont insolvables, n’ont aucun patrimoine de garanti, ils ont des problèmes d’identité ou encore ils n’ont pas de revenus réguliers. Cette exclusion financière nuit gravement au développement du continent Africain et particulièrement à notre pays. Cependant, plusieurs solutions semblent se profiler comme l’utilisation des crypto-monnaies en tant que moyen d’échange. En effet, le taux de pénétration de la téléphonie mobile en Afrique et en Guinée est de 80% et continue d’augmenter. Cela pourrait permettre aux personnes sans identité ou encore à celles insolvables de vivre décemment et cela malgré les fluctuations des cours des cryptomonnaies, notre monnaie étant elle-même volatile.
La notation numérique du crédit fait l’objet d’essais en Afrique de l’Est afin d’ouvrir la voie à des prêts plus abordables. Ce sont les institutions financières mobiles (Star Up) qui mènent ce processus, étant donné que, contrairement aux banques commerciales, elles n’ont pas besoin de notes de crédit, de relevés bancaires, d’historiques de prêt et de garanties. Cela est particulièrement vrai pour des marchés comme le Kenya, où la pénétration de la téléphonie mobile dépasse 94% et où les services d’argent mobile comme M-Pesa contribuent à stimuler les services allant du commerce électronique aux soins de santé et au transport.
Cela démontre donc que les populations africaines sont à la recherche de moyens de transferts de fonds alternatifs, autres que les hawalas, qui constituent un système de transfert de fonds parallèle voire souterrain, qui n’est pas réglementé. Finalement, les crypto-monnaies peuvent nous permettre d’investir, d’améliorer les capacités commerciales et de rétablir le pouvoir d’achat en permettant aux habitants de contourner les restrictions bancaires.
C/ Les contrats d’assurance
Avec 2,5 milliards d’Africains d’ici 2050, le système des assurances en Afrique devra être à la hauteur des besoins de ce continent. Parallèlement une des applications les plus prometteuses de la technologie Blockchain, ce sont les Smarts contracts, appelé aussi contrats intelligents, qui sont en fait des logiciels. Lorsqu’un contrat juridique existe, le smart contract n’est qu’une application technique de ce contrat.
L’apport de la Blockchain dans les smarts contrats consiste à générer la confiance et la sécurité nécessaires pour automatiser les phases déclaratives sans avoir recours à un tiers. Les smarts contracts permettent de réduire les coûts de vérification, d’exécution, d’arbitrage et de fraude, et sont capables de surmonter les problèmes d’aléa moral.
Un autre exemple imaginable, dans le même registre, est celui de l’assurance dite indicielle (liée à un indice tel que la température ou le niveau de pluie). Ainsi, un smart contract conclu entre l’agriculteur et l’assureur peut stipuler qu’un paiement soit effectué après 30 jours sans précipitations. Le smart contrat est là encore alimenté par des données externes fiables (par exemple les données pluviométriques du service national de météorologie), qui permettent de déclencher automatiquement le paiement après 30 jours de sécheresse, sans l’intervention d’un expert ni nécessité de déclaration ou revendication de l’assuré
L’avantage de mettre en place des smarts contracts dans une blockchain réside dans la garantie que les termes du contrat ne pourront pas être modifiés. Un smart contract qui ne serait pas dans la blockchain serait un programme dont les termes pourraient être changés en cours d’exécution.
Source https://blockchainfrance.net/2016/01/28/applications-smart-contracts/
2/ En matière de gouvernance
La technologie Blockchain pourrait permettre une lutte efficace et durable contre la corruption et le blanchiment d’argent, tout en respectant par exemple les décisions des populations lors des élections (sans controversions comme c’est bien souvent le cas en Guinée). Elle permet la transparence et la confiance dans l’action gouvernementale. Une Blockchain pour certifier et suivre le droit de vote des habitants peut ainsi paraître utopique pour certains. Cependant, une fois quelques contraintes de mise en œuvre dépassées, cela pourrait être tout à fait envisageable et donnerait aussi une stabilité politique et financière durable à notre pays.
De plus concernant la gouvernance, le résultat attendu est que la corruption sous sa forme de détournement de fonds devienne une chose du passé en utilisant de tels systèmes. Plus ou peu de monnaie papier dans le système.
A/ Identification des personnes
En créant un réseau fondé sur la technologie Blockchain, l’Etat pourrait ainsi permettre l’identification des personnes depuis leur naissance, de manière transparente, inaltérable, immuable, sécurisé et décentralisée, afin de permettre à tous les citoyens de prouver leur identité de façon rapide et efficace, tout en évitant l’altération ou la destruction de leurs documents d’identité. On pourrait y placer tous les actes de l’etat civil de manière sécurisée et infalsifiable.
Les bienfaits d’une telle avancée sont indéniables : baisse des coûts (frais de transmission, de traitement, voire de personnel), disparition potentielle des risques de fraude et d’erreur. De même, le partage de données serait vu d’un bien meilleur œil puisque, les actes seraient présents, sur un registre distribué et non centralisé.
B/ Cadastre, Foncier, Immobilier
D’une façon générale en Afrique et en Guinée, l’absence de registre et de cadastre fiable est un frein économique majeur pour le développement du continent et de notre pays. En effet, dans la majorité des Etats africains, plus de 90% des zones rurales ne sont pas répertoriées.
Dans ce contexte, la création de registres cadastraux virtuels grâce à la technologie blockchain permettrait de digitaliser le cadastre et d’offrir ainsi une solution pérenne et fiable d’identification des terrains et immeubles. Ce qui apportera aux titres fonciers en Afrique et particulièrement en Guinée, la crédibilité qu’il nous manque aujourd’hui. Ainsi la blockchain servira de registre global indestructible de tous les titres fonciers en utilisant son système numérique pour enregistrer les titres fonciers et s’attaquer de ce fait à la corruption et surtout, la possibilité d’ouvrir un registre immuable et transparent qui réduirait de manière significative les différends fonciers communs qui ont été à l’origine de tant de crises sociales et de décès, en particulier chez les villageois.
Enfin, la possibilité d’accéder a un registre virtuel, accessible à tous, qui mentionnerait les transactions successives sur un même bien immobilier (identification du terrain au moyen de ses coordonnées GPS, identité du vendeur) ainsi que l’existence ou non de contentieux concernant la propriété devrait donc permettre d’accélérer les transactions immobilières sur le continent. Et constituerait de ce fait une vraie révolution.
Cette solution, du fait qu’elle capture et enregistre chaque transaction, de manière permanente, tout au long de la vente d’une propriété permet une traçabilité et une transparence en temps quasi réel, devrait apporter un moyen rentable de transférer ou de négocier des propriétés foncières, en éliminant les services d’intermédiaires. Mais surtout, la possibilité d’ouvrir un registre immuable et transparent qui réduirait de manière significative les différends fonciers communs qui ont été à l’origine de tant de crises sociales et de décès, en particulier chez les villageois.
Dès que les titres de propriétés seront sécurisés, il sera évidemment bien plus aisé pour les banques de les accepter en garantie et de prêter en conséquence.
Un autre exemple de l’application Blockchain, cette fois au Ghana, où une société Blockchain BitLand perturbe actuellement les processus d’infrastructure traditionnels en se dotant d’un cadastre virtuel. Cette innovation numérique crée un registre de propriété transparent et infalsifiable…
L’utilisation efficace de cette technologie sur le continent nécessitera évidemment que les pouvoirs publics mettent les moyens nécessaires pour que cette technologie puisse être explorée et exploitée efficacement par les acteurs du le continent et de notre pays. Voilà sans doute un excellent chantier pour la Banque Mondiale et, notamment la Banque Africaine de développement (« BAD »)
Sources :
http://www.medef-idf.fr/blockchain-machine-a-confiance-dont-lafrique-avait-besoin/
https://www.netexplo.org/fr/veille/innovation/bitland
Journaliste : Tout cela est très intéressant. Mais, sur le plan juridique, comment compter vous sécuriser les utilisateurs de ces blockchain et de ces crypto monnaies ? Quand on voit tous les problèmes engendrés par la sécurisation des données sur internet, ne craignez-vous pas que ce type d’application devienne une sérieuse menace pour la stabilité de nos états ?
Mme Marie-Madeleine Dioubaté : Il est vrai, que sur le plan juridique il y a des choses à améliorer. Les crypto monnaies comme le Bitcoin ou le Litecoin échappent à tout contrôle bancaire ou gouvernemental. En outre, un consensus international sur la question serait le bienvenu pour asseoir une protection juridique à l’échelle internationale. La blockchain étant entièrement décentralisée, elle est donc partagée par des « pairs » vivant dans différents pays.
L’Estonie (où un corpus de règles complet est en chantier) en est la principale exception qui confirme la règle. L’Estonie, un modèle pour nous qui devrait nous inspirer.
Pour beaucoup de personnes qui l’ignorent, l’Estonie est un petit pays balte, anciennement province soviétique. Indépendant depuis 1991 et la chute de l’URSS, l’Estonie a construit l’administration étatique la plus moderne au monde. C’est un pays qui n’est parti de rien ou presque, il a joui des nouveautés technologiques des années 90 pour faire de la dématérialisation la base de l’administration estonienne. L’objectif premier était de rendre le plus efficace possible les démarches administratives. Résultat, la quasi-totalité des Estoniens possèdent aujourd’hui une carte d’identité électronique, possédant une puce. Cette puce permet à son possesseur d’accéder à une multitude de services, et non des moindres.
Ainsi, grâce à un identifiant unique, chaque citoyen peut accéder à ses données de santé (remboursements, analyses médicales, prescriptions…) et surtout accorder l’accès aux dites données à une partie tierce. Seul le citoyen peut accorder cet accès, permettant ainsi la sécurisation de ses données.
En 2008, pour contrer une cyber attaque, l’Estonie a mis en place sa blockchain KSI, infalsifiable puisqu’il n’y a pas de serveur central et où chaque donnée est traçable. Ainsi, chaque consultation ou tentative de consultation des données, sera visible.
Journaliste : En quoi ces applications pourront-elles créer des conditions pérennes de développement pour la Guinée ?
Mme Marie-Madeleine Dioubaté : La blockchain et ses différentes applications joueront un rôle déterminant dans le développement du continent africain en nous permettant de rattraper notre retard accumulé depuis notre indépendance. En effet, cette technologie permettra à la Guinée de passer immédiatement d’un stade de désorganisation dans de nombreux secteurs de notre économie et de notre administration, à un stade d’organisation ultime à moyen terme et ce sans phase de transition. Grâce à la blockchain, notre pays pourrait accélérer son développement économique et social.
La Blockchain est une révolution aussi importante que l’arrivée d’internet qui va bouleverser nos habitudes, notre quotidien et surtout notre rapport à l’argent. Depuis que la banque existe, nous avons toujours vécu en pensant que sans la banque, nous ne pouvions pas gérer notre argent et surtout que sans la banque, nous ne pouvions pas transférer de l’argent à autrui. Que ce soit une entreprise ou nos proches, nous avons systématiquement besoin de cet intermédiaire pour tous nos transferts d’argent. L’arrivée du Bitcoin (cryptomonnaie) a non seulement contredit cette théorie, que nous pourrions même appeler “dogme monétaire” mais elle a aussi prouvée qu’il fonctionnait et que personne ne pourrait arrêter son expansion.
Les banques, les États, les meilleurs ingénieurs informatique, personne. Le Bitcoin est arrivé pour résoudre l’un des plus gros problèmes de la gestion de nos échanges de valeur et il n’est pas prêt de s’en aller de si tôt.
Arrivez-vous à vous imaginez le monde avant internet ? Nous en sommes tellement dépendants qu’il est même plus utilisé que la télévision ou la radio et ce sera la même chose avec la blockchain. L’Afrique ne doit pas passer à côté de cette 4ème Revolution industrielle, elle est à notre portée à condition que les États s’engagent sur la voie des nouvelles technologies pour plus de transparences dans les transactions, et en finir avec la corruption qui freine notre développement.
La marge de développement en Afrique est énorme. En ce qui concerne la Guinée, la technologie de la blockchain devrait être encouragée au plus niveau de l’Etat, à l’instar de l’Etat du Delaware qui tient à garder un temps d’avance dans l’exploration des nouvelles technologies.
En outre les champs d’application proposés pour le déploiement de la technologie blockchain regroupent l’ensemble des secteurs, agriculture, pêche, élevage, agro-industrie, logistique, santé, Éducation, énergie, eau, assainissement, tourisme, ….. On le sait déjà, la blockchain a des applications potentiellement infinies. Et si, pour certains secteurs, son utilité reste sujette à débat, pour d’autres, son efficacité attendue est prise très au sérieux.
Journaliste : Votre conclusion
Mme Marie-Madeleine Dioubaté : Les citoyens sont curieux et désireux d’embrasser le progrès technologique chargé de promesses. L’éducation Blockchain est très nécessaire et j’ai confiance en la jeunesse africaine et Guinéenne pour relever ce nouveau défi technologique. Je connais leur capacité d’adaptation, les jeunes ne se sont ils pas adaptés à l’utilisation d’applications telles que Facebook, Messenger, WhatsApp, Telegram ?
Voici ce que je voulais partager avec la jeunesse Guinéenne, c’est la fabuleuse expérience que j’ai vécue lors des journées dédiées au lancement de la carte de paiement de la Dascoin, la Daspay et des nouvelles fonctions de NetLeaders leur Blockchain.
Autres Sources :
http://bitcoin-blockchain.fr/blockchain-etat-civil/