A LA UNEInterviewPolitique

Interview avec Thierno Saidou Diakité communément appelé ‘’Tino’’ : « le non opérationnel du stade de l’amitié de Nongo est un sentiment de révolte… »

Thierno Saidou Diakité communément appelé par ses fans ‘’ Tino’’, analyste et chroniqueur sportif a accordé une interview exclusive cette semaine à notre rédaction. Au cours de cet entretien sportif, notre interlocuteur s’est largement exprimé sur le football guinéen de façon générale, sur la problématique liée concernant son championnat, les enjeux des préparatifs de la CAN Guinée 2023 et tant d’autres …

Lisez !

Aminata.com/Justinmorel.info : Comment se porte le football guinéen de façon générale ?

Thierno Saidou Diakité : Le football guinéen se porte ‘’ni figue ni raisin’’ parce qu’il y a des compétitions locales, le championnat professionnel de ligue 1, de ligue 2 et celui de division nationale.

Egalement, il y a la coupe nationale aussi mais, on prend les performances, nous sommes quand même restés sous notre faim.

Aminata.com/Justinmorel.info :   Il y a certains observateurs  internationaux qui disent que le championnat guinéen ne correspond pas aux normes internationales. Dont selon eux, c’est qui fait d’ailleurs que le Syli national  n’arrive pas à atteindre ses objectifs dans le cadre des compétions internationale. En tant qu’un analyste sportif, quel en est votre avis ?

C’est-à-dire que jusqu’à présent, contrairement aux autres pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Mali, nous n’avons pas encore les fondamentaux qui puissent nous permettre de réaliser les performances notables.

Le football local, c’est vrai, il n’est pas un vivier pour l’équipe nationale afin qu’on ait des performances. Après 60 ans d’indépendance, nous n’avons pas réussi à qualifier notre pays pour les phases finales de la coupe du monde.

Donc, c’est un indicateur de performance qui est révélateur au niveau de notre football. Ça veut dire qu’il faut qu’on revienne aux fondamentaux, c’est-à-dire, il faut qu’il y’ait des centres de formation, des écoles de football pour que la formation des entraineurs soit suivie pour que la détection se fasse dans les normes.

Il faut que les catégories de joueur c’est-à-dire les cadets, les espoirs et les seniors soient suivies à la lettre.

Il y a toute une politique à mettre en œuvre et c’est ce  qui fait défaut à notre pays. C’est pourquoi, on est encore sur notre faim.

La fédération guinéenne a compris ce qu’il y a à faire, vous n’êtes pas sans savoir qu’on a signé un partenariat avec la fédération française de football, à partir du mois de septembre, le directeur technique national, EL Hadj Cherif Souleymane, il va être assisté d’un adjoint qui a été recruté sur appel à candidature par la fédération française qui vient au mois de septembre.

A LIRE =>  Libye: plus de 500 personnes retrouvées vivantes sous les décombres à Derna

Donc, il va s’occuper de la mise en place de la nouvelle politique en matière de gestion de football. Il faut qu’on procède à une formalisation de la gestion. C’est-à-dire qu’on soit plus dans l’informel mais qu’on professionnalise un peu la gestion du football. Il y aura la mise en place des équipes de toutes les catégories y compris même le football féminin.

Il faut que l’Etat aussi joue son rôle, en construisant des infrastructures sportives pour qu’on puisse pratiquer la discipline parce que sans infrastructure fonctionnelle, on ne peut pas avoir de résultat notable. Donc, le football se pratique sur des infrastructures qui sont aux normes  de la CAF et de FIFA.

Aminata.com/Justinmorel.info :   Le stade de l’amitié de Nongo offert par la chine n’est pas toujours opérationnel malgré son grand gabarit. Votre sentiment ?

Je l’évoque avec un sentiment de révolte et d’indignation. Figurez-vous que c’est un cadeau qui vaut 50 millions de dollars que  la république populaire de Chine nous a offert.

Pour une fois, je répète que le non opérationnel du stade de l’amitié de Nongo est un sentiment de révolte.

La pose de la première pierre a eu lieu le septembre 2017 par  Lansana Kouyaté qui était à l’époque premier ministre. En 2010, il y a eu la réception provisoire, c’est-à-dire que les chinois ont fini les travaux, il revenait à la Guinée d’assurer la finition du stade. 8 ans après, ce stade n’est pas fonctionnel.

Ce qui fait que le 09 septembre, la deuxième journée des éliminatoires de la CAN 2019 va se jouer au stade du 28 septembre. Le stade de Nongo ne sera opérationnel figurez-vous qu’en janvier 2019.

Aminata.com/Justinmorel.info :   La dernière coupe du monde 2018 qui s’est déroulée en Russie, les équipes africaines n’étaient pas à la hauteur. Quelle en est votre analyse ?

C’est une déception, depuis 86, les équipes africaines franchissaient le premier tour. Même en 2014, vous avez vu ce que l’Algérie et le Nigéria ont fait. C’est une déception, les cinq équipes ont été éliminées dès le premier tour et vraiment cela  dénote que le football africain a encore  à apprendre.

Comme, j’avais souhaité, la CAF a organisé un symposium au Marrakech pour tirer des leçons afin de qualifier la participation des équipes africaines.

A LIRE =>  Mali_ Le corps sans vie d’un homme addictif à l’alcool découvert

Donc, ça veut dire que les associations nationales ont beaucoup de travail à faire pour remonter le niveau du football africain par rapport aux autres continents.

Aminata.com/Justinmorel.info :   La Guinée doit abriter la coupe d’Afrique des Nations en 2023, où en sommes-nous aujourd’hui au niveau des préparatifs ?

C’est vrai qu’il y a lieu de s’inquiéter mais je pense que la situation n’est pas encore alarmante. Si l’on s’y prend tôt, c’est-à-dire qu’à partir  de cette année.

Si les autorités posent des actes qu’il faut, je pense qu’on peut rattraper le temps perdu parce que figurez-vous depuis le 20 septembre 2014, date à laquelle la CAF  nous a attribué l’organisation de l’édition 2023, c’est vrai que pratiquement, on n’a pas fait grande chose, mais si les autorités apprennent les défis qui nous guettent, je pense qu’on peut rattraper ce temps perdu.

En ce sens qu’à partir de cette année, il faut que les moyens soient donnés au COCAN de pouvoir appuyer sur l’accélérateur afin que des travaux proprement dits, les préparatifs soient engagés.

En février-mars, il y a eu une visite des 6 sites susceptibles de recevoir la compétition. Un rapport de 90 pages a été produit, ça veut dire qu’il y a une base de travail pour permettre au COCAN de travailler, mais pour pouvoir travailler, il faut que ce COCAN ait son budget de fonctionnement pour permettre de recruter des cabinets qui à partir du rapport final, vont élaborer le cahier de charge pour les chantiers à ouvrir.

Je profite de cette occasion pour lancer un appel au pouvoir public que si on ne fait rien à partir de cette année, on risque de recevoir un avertissement de la part de la CAF.

La dernière semaine du mois de juillet, une mission d’évaluation est allée en Côte d’Ivoire, les ivoiriens ont dit qu’en septembre 2020, ils vont livrer tous les chantiers, c’est-à-dire à un an du début de la compétition. Ils organisent en 2021.

Cette même mission de la CAF est actuellement au Cameroun, je crois cette semaine, ils vont finir la visite des chantiers au Cameroun.

Interview réalisée par Ibrahima Sory BARRY d’Aminata.com et Léon Kolié de Justinmorel.info

Tel : (+224) 656 77 52 34

Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page

Translate »