Si la migration irrégulière a été un malheur pour certains, ce n’est pas le cas chez le secrétaire général de l’organisation guinéenne de la lutte contre la migration, Hady Diallo qui est un migrant retourné. Dans un entretien qu’il a accordé en début de semaine à notre rédaction lors d’une formation de sensibilisation concernant les migrants, organisé par l’OIM, il a indiqué ce qu’il a pu profiter bénéficier comme opportunité en tant que migrant.
Selon lui, c’est la deuxième phase de ce projet. La première a été une réussite. Ils avaient trouvé depuis leur arrivé que c’était important de transmettre à leurs frères et sœurs tout ce qu’ils ont traversé sur la route parce que ce qu’ils ont traversé c’était vraiment un calvaire difficile à vivre.
« A notre retour aussi, on a rencontré certains choses, d’autres même c’est devenu des séquelles comme moi par exemple qui a perdu mon papa à mon retour. Il y a beaucoup de problèmes. Donc, vouloir continuer ces projets et être aussi membre, comme volontaire et c’est pourquoi même j’ai accepté d’être volontaire pour ce projet, c’est pour moi un grand l’honneur de partager mon histoire et avec mes autres frères », a expliqué Hady Diallo.
De poursuivre : « moi souvent, quand on me demande, je dis l’objectif c’est d’aller étudier mais une fois, je me suis assis, je me suis demandé est-ce-que je savais pourquoi je partais ? Il paraîtrait que je ne le savais pas. Mais comme on dit toujours ici, il y a la souffrance, il y a le désespoir, on peut aller sans même se rendre compte. Donc, j’ai eu l’idée de partir, pour moi c’est d’aller étudier. Je suis sorti de chez moi, j’étais avec un ami. On a eu la chance de ne pas trop souffrir dans le désert. Parce que là-bas, si on ne t’a pas frappé, on m’a juste brigandé, on peut dire que ça va parce que nous aussi on ne risque pas certaines choses parce que nous sommes du genre masculin. Moi c’est en Libye que j’ai eu quelques problèmes. Quand on m’a capturé, on m’a amené en prison. J’ai fait 4 prisons dans deux villes différentes et c’était Tripoli et Zabrata. C’est là-bas que ma souffrance s’est résumée. Il y avait certaines prisons qu’on nous mettait, il n’y avait pas de place. On était plus nombreux que les petites prisons qu’ils avaient prévues pour nous. Le mangé aussi, c’est une seule fois et c’était vraiment difficile pour nous de manger leur mangé », a-t-il ajouté.
Plus loin dans son intervention il a dit : « On a vu des personnes qui sont décédés parce qu’ils ne pouvaient pas supporter la famine. Parce que mangé une seule fois en 24 heures, c’est quelque chose que tout le monde ne peut pas supporter », a témoigné le secrétaire général de l’organisation guinéenne avant de souligner que : « c’est vrai dans la vie, il y a toujours des obstacles, c’est ce qu’on dit. Donc, pour moi c’était l’obstacle mais avec l’avancement que j’ai eu à faire durant ces trois dernières années, je peux dire que si ça allait avancer comme ça, il y avait longtemps que je serai parti dans cette migration. C’est vrai, j’avais eu des malheurs mais à mon retour, ça beaucoup changer chez moi. Ça m’a aidé, ça m’a permis d’avoir des contacts, des connaissances et certaines expériences dans certaines réunions que je participe. A travers même ça, aujourd’hui, je fais mon Master en Management des organisations, financé par l’OUM. Donc, si je ne t’ai pas migrant je n’allais pas avoir cette opportunité. C’est vrai, il y a eu des problèmes mais je ne regrette pas. Être migrant a été une opportunité pour moi », a-t-il précisé.
Ibrahima Sory BARRY pour Aminata.com