
Guinée_violation des droits humains: les régimes se suivent et se ressemblent pour certains partisans de Cellou Dalein Diallo
Depuis 2011, des exactions se multiplient sur des citoyens dans la banlieue de Conakry notamment sur les partisans de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) dirigée par l’ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo. Assassinats par balles, arrestations et autres exactions sont récurrents avant, pendant et après les manifestations sur l’axe Hamdalaye-Bambeto-Cosa-Sonfonia-Kagbelen.
Lors des manifestations, les jeunes influents considérés comme des principaux acteurs de la mobilisation sont souvent la cible principale des forces de l’ordre à l’intérieur des quartiers. Des descentes musclées sont effectuées pour cueillir les mobilisateurs sur la base de dénonciations.
C’est le cas de Mamadou Kadialiou Bah qui est un membre influent de l’UFDG à Bantounka, un quartier réputé chaud de la commune de Ratoma. Ce jeune très connu dans la zone a été arrêté à plusieurs reprises entre 2015 et 2023.
Rencontré ce 12 août 2023 dans un quartier de la commune urbaine de Dubréka où il a décidé de se replier après de multiples persécutions, il a accepté de raconter son vécu au micro de votre quotidien en ligne Aminata.com.
« Lors de l’élection présidentielle du 11 octobre 2015, j’étais l’un des mobilisateurs de l’UFDG à Bantounka 1 dans la commune de Ratoma. Avec mon équipe, on a sensibilisé les citoyens à se recenser pour pouvoir voter. Après, nous avons fait un porte à porte pour leur montrer comment voter. Les violences qui ont éclaté après le scrutin ont fait des morts, des blessés et de nombreuses arrestations dont des amis. J’ai été arrêté le 10 Novembre 2015 à Cosa lors d’une manifestation contre les fraudes et mascarades électorales. On m’a conduit à l’escadron mobile de Hamdallaye où j’ai passé cinq jours. Je vous assure que l’on se couchait nu à terre. J’ai recouvré ma liberté après que ma famille a payé une forte somme d’argent. C’est ainsi que je me suis débrouillé pour aller au Sénégal où je suis resté jusqu’à la fin de règne du Pr Alpha Condé. Après le coup d’État du 05 septembre 2021, j’ai décidé de revenir au pays avec un grand espoir que désormais tout va aller bien. Pour remobiliser la jeunesse, j’ai initié un tournoi de football qui a connu une réussite. Le 10 mai 2023, suite à l’appel des forces vives reconstituées, nous sommes sortis dénoncer la gestion unilatérale de la transition par le CNRD. C’est là que les soucis ont recommencé. J’ai été arrêté et envoyé à la compagnie mobile d’intervention de la sécurité (CMIS) sise à Petit Simbaya où jai passé dix jours. Le 06 août 2023, j’ai quitté mon domicile de Bantounka pour venir m’installer ici à Dubréka. Après mon départ, des individus sont partis piller mon domicile en présence des autorités locales« , a-t-il raconté.
Mamadou Aliou Barry pour Aminata.com