
C’est dans un décret publié en 2016 sur les antennes des médias publics, que le président Alpha Condé, a Promulgué la loi 036 sur le statut du chef de file en Guinée. En tant que premier responsable du parti de l’opposition, ayant le plus grand nombre d’élus à l’assemblée nationale, le chef de file de l’opposition prend rang immédiatement après les présidents des institutions républicaines, et devient ainsi, le porte-parole de l’opposition politique.
A la faveur du double scrutin législatif et référendaire du 22 mars qui s’est déroulé sous le boycott des principaux partis de l’opposition guinéenne, c’est le parti, Union Démocratique de Guinée, qui a obtenu le plus grand nombre d’élus avec 4 députés à l’assemblée nationale, après le score écrasant du parti au pouvoir qui, a raflé 37 sièges. Forte de sa majorité parmi les partis en lice, l’UDG de Mamadou Sylla devrait ainsi occuper le poste de chef de file de l’opposition en lieu et place de Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée qui lors de la précédente assemblée avait à lui seul décroché une trentaine de députés.
« Je dirais tout simplement que la loi reste la loi. Le chef de file de l’opposition guinéenne le reconnait. Mais la loi n’a pas dit par exemple voici le nombre des députés qu’un candidat doit avoir pour qu’il soit reconnu comme chef de file de l’opposition. Alors, la dernière magistrature c’était que Cellou Dalein avait qu’une centaine de députés à l’assemblée nationale qui était le chef de file de l’opposition et si aujourd’hui, c’est Mamadou Sylla qui est déclaré comme chef de file de l’opposition, c’est parce que Mamadou Sylla détiendrait quatre députés et c’est le deuxième qui vient après le parti au pouvoir », a rappelé Macky Guissé, acteur de la société civile.
Dans l’exercice de ses fonctions, le chef de file de l’opposition doit tenir compte des intérêts supérieurs de la nation, de sa souveraineté et du bon fonctionnement de l’ensemble des institutions dans l’esprit de la complémentarité républicaine. Tout un défi pour l’éventuel futur chef de file de l’opposition guinéenne
« Le pouvoir cherche le bien être de la population et c’est la même chose avec l’opposition. C’est pourquoi, il faudrait que le dialogue soit permanent entre nous. On va toujours œuvrer pour que le peuple qui a beaucoup souffert puisse se donner la main et travailler dans ce sens. Ce n’est pas dire seulement opposition, opposition sans proposition », a déclaré Mamadou Sylla, président de l’UGD.
Avec ce statut, Mamadou Sylla pourrait prendre part aux prochaines manifestations et réceptions officielles. Il serait également en droit de bénéficier des avantages fixés par une résolution de l’assemblée nationale.
Ibrahima Sory BARRY pour Aminata.com
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