L’association des victimes du Camp Boiro (AVCB) a animé une conférence de presse ce mercredi26 décembre 2018 à la maison commune des journalistes de Guinée sise à Coleah dans la commune de Matam en banlieue de Conakry. Objectif, dénoncer l’apposition d’une effigie du premier président Guinéen Ahmed Sékou Touré au pont 8 novembre où d’éminents cadres Guinéens dont le ministre Ibrahima Barry “Barry III ont été pendus publiquement le 25 janvier 1971.
Au nom de ses pairs, Dr Fodé Marega a vigoureusement dénoncé cette apposition qu’il qualifie “d’insulte à l’histoire de la Guinée et une incitation à la haine entre Guinéens”.
“Le pont du 8 novembre sous lequel ont été pendus publiquement le 25 janvier 1971d’éminents patriotes et cadres guinéens par Ahmed Sékou Touré, président d’alors, symbolise au même titre que le tristement célèbre Camp Boiro,les tortures, les tueries et autres exactions orchestrées pendant 26 ans par le régime de la première République et son président Ahmed Sékou Touré. Ce pont, est non seulement un symbole des martyrs de la première République, mais il a aussi été le théâtre de tueries de dizaines de jeunes Guinéens venus manifester pacifiquement en 2007. L’État s’était alors engagé à y apposer une stèle en mémoire à tous ces martyrs, nombreux en Guinée. Ce pont ne saurait être souillé par l’effigie de celui qui a ordonné les exécutions et exactions de toutes sortes durant les 26 ans de règne de la première République”,a-t-il dénoncé.
Et Docteur Marega de poursuivre : “Apposer l’effigie d’Ahmed Sékou Touré sur ce pont constitue une insulte à l’histoire de la Guinée et une incitation à la haine entre Guinéens. Il est donc inadmissible qu’une autorité guinéenne,quelle qu’elle soit , dotée d’un minimum de sens de responsabilité vis-à-vis de l’histoire de ce pays puisse prendre la décision d’autoriser un tel acte ignoble.Aurait-on perdu toute dignité où tout sens du respect de l’humain en République de Guinée ? Au nom de la mémoire de milliers de guinéens, nous exigeons que ce symbole (pont du 08 novembre) soit protégé par l’État”.
Mamadou Aliou Barry pour Aminata.com
