Le haut commissariat des nations unies aux droits de l’homme(HCDH) a célébré avec les autorités guinéennes la journée internationale des droits de l’homme ce jeudi 10 décembre 2020 au centre culturel Franco guinéen. La cérémonie a connu la présence de membres du gouvernement, de la présidente du conseil économique et social, Joseph Cole ambassadeur de l’UE en Guinée, les activistes des droits humains, plusieurs diplomates accrédités en Guinée, Patrice Vahard du HCDH, Vincent Martin Coordinateur du Système des nations unies..
Dans son discours, Dr Patrice Vahard représentant du haut commissariat des nations unies aux droits de l’homme a indiqué que l’année 2020 a été marquée par la crise COVID-19 et la tenue de trois élections dans le pays.
« Le gouvernement a proclamé l’état d’urgence sanitaire avec les restrictions de la liberté de mouvement et d’autres droits de l’homme et libertés fondamentales qui en découlent. Dans le cadre de l’accompagnement du système des Nations Unies aux efforts des autorités guinéennes, ONU Droits de l’Homme Guinée a réorienté ses ressources et programmes pour faire
face à l’urgence sanitaire. Mon Bureau a basculé la plupart de ses activités en mode virtuel, y compris le renforcement des capacités, la surveillance des violations des droits de l’homme liées à l’état d’urgence sanitaires, le plaidoyer et la
sensibilisation.Trois développements positifs sont intervenus en 2020. Il s’agit notamment de l’examen de la Guinée par le Conseil des droits de l’homme dans le cadre de l’EPU pour le troisième cycle, de la présentation de son rapport périodique, attendu depuis longtemps, au titre du Pacte International relatif aux Droits Économiques et Sociaux Culturels, et du lancement d’un projet pilote sur le droit au développement, avec le soutien de l’ONU Droits de l’Homme. Le bureau pays a également inauguré un nouveau partenariat avec le secteur privé, basé sur une étude sur les droits de l’homme et l’exploitationminière qui a élargi le travail sur le droit au développement et les droits économiques sociaux et
culturels », explique le diplomate onusien.
Au nom des ONG et associations de défense des droits, Fatoumata Diaraye Bah a dit qu’en Guinée, cette année, la célébration du 72ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme intervient dans un climat post électoral inquiétant alors que toutes les élections ont été marquées par des violences engendrant des violations et atteintes aux droits humains qui se sont traduit par des pertes en vies humaines, des blessés, des arrestations et détentions arbitraires, un harcèlement judiciaire continu contre les opposants à un changement de Constitution et à un 3ème mandat, l’interdiction d’exercer le droit de manifestation, des entraves aux libertés d’expression et d’information à travers la limitation de l’accès à internet particulièrement les réseaux sociaux pendant la période électorale, ainsi que des poursuites judiciaires contre les hommes de médias.
Après avoir demandé une minute de silence en la mémoire de Abdoul Gadiri Diallo président de l’OGDH décédé au mois d’octobre dernier, Dr Vincent Martin Coordinateur résident du système des nations unies en Guinée a dit que cette année, la Journée des droits de l’homme arrive à un moment que l’humanité
n’oubliera jamais.
« La COVID-19 nous a pris de court et a bouleversé notre monde. Une tragédie suivie d’une occasion extraordinaire de mieux reconstruire.
Cette Journée des droits de l’homme est un appel à l’action. Un appel pour nous tous à saisir cette occasion et à construire le monde que nous voulons. Pour cela, nous devons tirer les leçons de cette crise et initier lesq uatre actions suivantes: Mettre fin à la discrimination sous toutes ses formes ; Lutter contre les inégalités ; Encourager la participation et la solidarité ; Promouvoir le développement durable. Le système des Nations Unies accompagnera la Guinée en intégrant ces quatre actions dans ses plans et projets ainsi que dans son appui à la mise
œuvre des engagements de la Guinée en matière des droits de l’homme, notamment ceux émanant du troisième examen périodique universel et des recommandations des organes de traité », a-t-il promis.
En présidant la rencontre, Mamadou Taran Diallo ministre de la citoyenneté et de l’unité nationale a indiqué qu’en ce moment de crise sanitaire, les droits de l’homme continuent de demeurer ce qu’il « nous faut toujours pour non seulement sauver des vies, mais aussi nous prémunir contre d’éventuelles crises à venir ».
« L’approche droits de l’homme dans la gestion de cette crise sanitaire est ainsi la solution devant nous permettre de nous relever. Une approche qui prend non seulement en compte la lutte contre la pandémie, mais intègre aussi les questions de vulnérabilité sociale, de développement inclusif et de lutte contre les discriminations. C’est pourquoi la lutte doit s’adosser sur cette démarche à trois angles : renforcer la lutte contre la pandémie, minimiser son impact sur la vie des populations et tout faire pour que cette lutte ne crée pas de nouveaux problèmes et n’aggrave ceux existants. Le Gouvernement Guinéen adhère totalement à la thématique de cette année qui n’est autre que le résumé des messages clés lancés par les Nations Unies pendant les pires moments de la crise, à savoir : Protéger la vie des populations est la priorité ; Le virus ne fait pas de discrimination mais ses effets le font ; Impliquer tout le monde dans la réponse qui doit donc être participative, transparente et responsable ; La menace c’est le virus et non l’être humain ; enfin être meilleur à la sortie de la crise par le renforcement des droits de l’homme », a-t-il fait savoir.
Mamadou Aliou Barry pour Aminata.com
(+224) 622 304 942