
Ecoute, écoute bordel !
Mborré !… Ecoute, écoute bordel ! Merde de merde ! Qu’est-ce que ça te fout de savoir si ton gars a choisi de devenir un anachorète au regard de tout ce qui se passe dans le bled ? Doncou ! tu arrêtes. Ouvre les yeux et écoute.
Ton gars bouillonne de rancœurs, de haine, de colère. Tu vois dans quel merdier se trouve le bled ? Et par la faute de qui ? Ne détourne pas tes yeux ? Je te l’interdis. Réponds ! Le patelin dégringole dans le boxon ? Par la faute de qui ? Ré…ponds ! Par la faute de Goby Condé, le gourou du palais Gokhi Fokhè. Il adultère les intellectuels guinéens, suborne les magistrats, entortille et corrompt l’armée guinéenne. Aujourd’hui, il a son content : la CENI et la Cour Constitutionnelle ont avalisé sa constitution frelatée. Et à quelque chose malheur est bon : le moment coïncide avec le coronavirus qui vole ainsi au secours des régimes dictatoriaux. Pas de manifestation. Pas de protestation.
Afakoudou ! Le satrape doit se dire au tréfonds de lui-même : « Vivement coronavirus ! Nos forces de police vont se reposer et on va enfin respirer dans le pays… »
Et le 26 avril, ce sera l’inauguration du Parlement croupion qui râtèle quasiment tous les imbéciles du bled, les aigrefins, les gougnafiers, les saltimbanques, les cuistres, les médiocres, les incultes, les hypocrites, les politicards versatiles. Ce sera le bal des faux culs et des gobichonneurs. Ils piaffent d’impatience d’approcher la marmite parlementaire et de gobichonner. Tension !… Eux sont de la pire espèce. Ils gobichonneront et ne se soucieront même pas de jeter leurs rogatons aux populaces qui sont dans la mistoufle. Ils ne jetteront pas leur part aux chiens. C’est eux qui formeront l’applaudimètre du régime de Goby Condé au palais du peuple de la Guinée Conakry. Eh Wotan !
L’affairiste Mamadou Scylla, ayant tiré son épingle du jeu dans le scrutin du 22 mars dernier, souhaite vivement que Cellou Dalein Diallo le félicite en tant que nouveau chef de l’opposition.
Didon ! Est-ce que cet ostrogoth a un peu de jugeote dans sa caboche ? « Parcéqué » le féliciter reviendrait implicitement à avaliser, à cautionner la constitution de Goby Condé. Ce serait comme un chien qui gobichonne ses dégueulades. Mamadou Scylla, le troisième larron dans la guéguerre politique ayant opposé l’opposition à Goby Condé, aurait plutôt demandé à Amadou Damaro Louf Camara, le porte-voix du parti au pouvoir, de faire son panégyrique. Là on aurait compris le sens de son prurit de se faire congratuler. Amadou Damaro Louf fait sien de l’esprit déjeté de Gobykhamé sur la démocratie et détonne :
« Alternance n’est pas la démocratie. La démocratie, c’est la possibilité réelle donnée au peuple de choisir ses dirigeants. La démocratie, c’est donner la possibilité au peuple de maintenir son dirigeant aussi longtemps qu’il est satisfait de lui. C’est ça la démocratie. »
Au secours ! Hadja, au secours ! Ta chaude moitié va devenir fou à lier. Le cabanon. Ah, oui ! Il faut le cabanon, le bâillonnement pour empêcher les insanités de fuser.
Amadou Damaro Louf, qui se croit sorti de la cuisse de Jupiter, pontife que « La démocratie, c’est donner la possibilité au peuple de maintenir son dirigeant aussi longtemps qu’il est satisfait de lui. »
Les gobichonneurs ont les boules. La chute de Goby Condé mettrait faim à tous leurs privilèges. Amadou Damaro Louf s’est beaucoup enrichi avec le système en place et n’entend pas laisser sa part aux chiens. Tous ces gobichonneurs ont fini par accentuer le prurit de Goby Condé à garder le trône pour lui ad vitam aeternam.
Demandez à Amadou Damaro Louf : qui compose le peuple ? C’est qui le peuple ? Lui, sa femme et leurs rejetons sont incontestablement satisfaits de Goby Condé ? Mais est-ce que les populations de la moyenne Guinée, de la Basse Guinée, de la Guinée Forestière sont satisfaites de Gobykhamé ? Non. Et ce ne sont pas tous en Haute Guinée qui sont contents de la gouvernance de Goby Condé. L’on a vu ce qui s’est réellement passé à N’Zérékoré, Labé, Mamou, Pita, Siguiri, Kankan, Dalaba, Kindia, Dubréka, Cona-crimes, et tout le toutim.
Tu vois, Mborré ! Goby Condé et Amadou Damaro Louf te prennent pour un lapin de six semaines. Mais tu as tout compris. L’on sait que tu n’es pas hypocrite. Tu fais le niais mais tu ne l’es pas. Depuis peu le silence te parle. Et depuis peu à toute chose bizarroïde, tu opposes le silence et file comme une ombre crépusculaire. C’est vrai que la parole est d’argent, mais le silence est d’or. Surtout en cette période de coronavirus. On s’isole. On se claquemure. On s’ermite. On se confine. Et pour ne pas devenir dingue, on évite de trop zieuter les chaînes de télévision qui raffolent de montrer ces images choquantes d’enfouissement dans une fosse commune de personnes décédées du coronavirus aux Etats-Unis. Les images sont insoutenables. Le coronavirus non seulement tue mais déshumanise.
Et sur la virulence de cette maladie, il n’y a pas l’ombre d’un doute : les autorités chinoises ont camouflé la vérité. Elles ont menti au monde entier. Elles n’ont pas tout dit. Est-ce que c’est ce mensonge politique des autorités chinoises qui a berné le régime de Goby Condé sur la dangerosité du virus au point qu’il s’est obstiné à imposer le double scrutin du 22 mars dernier aux Guinéens en dépit de toutes les mises en garde ?
On susurre dans les travées du palais Gokhi Fokhè que Me Amadou Salifou Kébé, président de la CENI, a été contaminé par un Camerounais venu en observateur pendant la tenue dudit scrutin. Pour les beaux yeux du satrape du palais Gokhi Fokhè, Me Salifou Kébé a bravé toutes les réticences et résistances contre l’organisation de ce scrutin dans des conditions louches ; et a envoyé bouler l’opposition dans sa demande de toilettage du fichier électoral. Il est mort du coronavirus.
Le coronavirus est une maladie qui a obligé beaucoup de pays en occident à adopter le confinement pour mieux la combattre.
Depuis des semaines on se tourne les pouces dans le confinement en Occident. Une période d’isolement, de casernement qui enseigne l’humilité à l’être humain, et surtout son état de fragilité. Il faut bouquiner et ne pas trop regarder les images à la télé pendant ce baraquement. Il faut lire pour ne pas péter les plombs.
Lire quoi bordel de merde ! Va te faire foutre ! Garde tes idées pour toi, Mékhé Dounké ! On est confinés. Ne vient pas en rajouter avec tes histoires de bouquiner, de s’emmerder en lisant des grimoires. Lire quoi ?
Lire : « A L’EST D’EDEN » de John Steinbeck.
Et qui dit quoi ?
Qui dit :
« Lorsqu’un homme arrive au moment suprême, peu importe son talent, son pouvoir ou son génie, s’il meurt haï, sa vie est une faillite et sa mort une froide horreur. »
Merde ! C’est quoi ça encore, Mékhé Dounké ? Tu es dans la bondieuserie, maintenant. Ah ! Ah ! Ah ! tu es tombé dans la bondieuserie…
Rien à voir, Mborré ! « A L’EST D’EDEN » est le grand œuvre de John Steinbeck…
Ouah là là ! Il va encore me soûler de littéralité. Allez ! ton John Stay…becque quoi encore ?
Mborré ! tu vas écouter sans couper la parole.
John Steinbeck, par la bouche d’un de ses personnages dans le roman, dit qu’à son temps : « lorsqu’un homme meurt, s’il a possédé la fortune, l’influence, le pouvoir et tous les attributs qui éveillent l’envie, et que les vivants font l’inventaire de sa vie, la question est toujours là : « A-t-il fait le bien ou le mal ? »
Le personnage raconte :
« Je me rappelle clairement la mort de trois hommes.
Le premier était le plus riche de son siècle. Il avait taillé son chemin jusqu’à la fortune en déchirant les âmes et les corps, mais il avait passé de nombreuses années à essayer de racheter l’amour qu’il avait trahi.
Le second, malin comme le diable, ignorant la dignité humaine et connaissant trop bien les faiblesses et les laideurs de l’homme, utilisa toute sa science pour pervertir, acheter, corrompre, menacer et séduire, jusqu’à ce qu’il eût atteint le pouvoir, dissimulant ses vrais mobiles sous les traits de la vertu. Je me suis demandé s’il savait qu’aucun cadeau ne rachète jamais l’amour d’un homme dont on a blessé l’amour propre. Le corrompu ne peut que haïr son corrupteur. Lorsqu’il mourut, la nation tout entière fit son l’éloge, mais en même temps soupira d’aise.
Le troisième commit peut-être de nombreuses erreurs, mais sa vie fut vouée à servir l’homme, à lui rendre courage, dignité et bonté, à une époque où l’homme avait peur, et où des forces mauvaises se déchaînent dans le monde pour utiliser les terreurs de l’homme. Cet homme était haï par une minorité. Lorsqu’il mourut, le peuple éclata en larmes dans les rues et il lança ce cri : « qu’allons-nous faire maintenant. »
Quand on lit ce livre, oh combien plein de bons sens et d’enseignements, on a l’impression que l’auteur s’adresse aux Guinéens.
Tu es vraiment une tête de mule, Mékhé Dounké ! On est en période de confinement. Toi-même, tu le dis ! Alors tu gribouilles pour qui ? Pour le citoyen lambda ou pour le Palais Gokhi Fokhè ?
Bonne question. L’on gribouille pour qui en cette période de coronavirus ? Pour qui ? Les rassemblements dans les cybercafés sont prohibés. Pas de courant. Pas d’internet. Et s’il y a internet, ça coûte des yeux de la tête, et ce ne sont pas tous les citoyens lambda qui surfent à domicile.
Chaque jour que Dieu fait le bled rétrograde. Les Guinéens dans leur grande majorité vivotent et végètent. Il y en a même qui se sustentent de brouet et de rebut. Mais dans les familles de la coterie, satisfaites de la gouvernance de Goby Condé comme celle de Amadou Damaro Louf Camara, on bamboche, on est toujours entre deux avions, on frime avec l’argent facile. Et comme si cela ne suffit pas pour narguer les aigris du bled, le régime dictatorial continue de persécuter les opposants, de kidnapper et d’emprisonner les membres du FNDC, de rafler des citoyens et de les envoyer à Sorokoni, le goulag guinéen situé à plus de 1000 kilomètres de Cona-cris.
Oumar Sylla dit Foniké Menguè, responsable de la mobilisation du FNDC est à nouveau en taule.
Le vendredi 17 avril dernier, les flicaillons ont mis le grappin sur lui à Commandaya dans Cona-cris alors qu’il vaquait à ses soucis quotidiens. Ils embastillent Foniké Menguè au moment où le coronavirus se dissémine dans les moindres interstices de la vie.
L’on ne dira pas que Rachid Ndiaye, le compère du gourou du Palais Gokhi Fokhè, Albert Damatang Camara, ministre de la Sécurité, Mohamed Lamine Fofana, ministre de la Justice, Ibrahima Kassory Fofané, le Play boy du gouvernement de Gobykhamé, Tibou Kamara, ministre de l’Industrie, Sanoussy Bantama Show, ministre des Sports, Mamadou Mouchard Diallo, ministre de la Jeunesse et de l’emploi Jeunes, Naby Youssouf Kiridi Bangoura, Secrétaire général du Palais Gokhi Fokhè, Amadou Damaro Louf Camara, l’âme damnée de Goby Condé, et tout le toutim ne diront pas qu’ils n’ont pas appris l’emprisonnement de Foniké Menguè si par malheur… Ils sont le noyau dur de ce régime vomi par la majorité des Guinéens. Ils sont complices des barbaries et meurtres commis par ce régime. Si par malheur… Fonikè Menguè… On ne joue pas à l’oiseau de mauvais augure et l’on ne va pas toucher du bois. Mais si Foniké Menguè…coronavirus… en prison !…
Partout dans le monde, on parle actuellement de désengorgement des prisons et du confinement des citoyens dans leurs maisons. Ce n’est pas le moment d’envoyer arbitrairement ses adversaires politiques dans les prisons guinéennes surpeuplées.
Goby Condé ne donne pas l’impression de prendre au sérieux la virulence de ce virus. Dans une attitude thaumaturge qu’il affectionne beaucoup, Gobykhamé enfile la blouse blanche des garçons de salle des hôpitaux du bled et feint de posséder la panacée pour lutter contre le coronavirus. Il prescrit aux Guinéens « qui peuvent acheter du mentholatum, qu’ils en achètent pour mettre dans le nez et ensuite boire de l’eau chaude. »
Didon ! On est sur quelle planète ? Catholicon, mentholatum et eau chaude, voilà ce qu’il faut aux Guinéens pour combattre le covid 19 !
Un peu de sérieux quand même. Un peu de sérieux quand on aborde cette question. Un peu de sérieux et un peu de contenance.
Sékou Kourouma, le secrétaire général du gouvernement, et le commissaire Victor Traoré, ancien directeur d’Interpol en Guinée, sont aussi décédés du coronavirus.
Hé ! crevons l’abcès et claironnons ce qui se murmure dans les cœurs de certains citoyens qui en ont gros sur le cœur et soupirent d’aise comme le dit John Steinbeck avec la mort de certains hommes du pouvoir. Ils font preuve d’affectabilité et d’empathie. Mais on leur reproche de n’avoir pas versé des larmes de crocodiles sur la mémoire de ces hommes décédés du coronavirus.
Le 22 mars dernier, combien de Guinéens ont été massacrés à Nzérékoré, à Mali, à Mamou, à Cona-crimes ? Combien ? Goby Condé refuse même que la communauté internationale fasse des enquêtes sur ces massacres ignobles, barbares d’un autre siècle. Aucune autorité du pays n’a fait montre d’empathie à l’égard des familles des victimes du régime.
Le chauffard du Palais Gokhi Fokhè comparait la Guinée Conakry à une teuf-teuf à quatre roues. Mais à ce jour, il a fini de crever les trois roues de la guimbarde et le moteur est même sur le point de rendre l’âme. Goby Condé a complètement réduit le tissu social en lambeau. Et ce Amadou Damaro Louf Camara a le toupet de cancaner que « La démocratie, c’est donner la possibilité au peuple de maintenir son dirigeant aussi longtemps qu’il est satisfait de lui. » Merde de merde ! Ta gueuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu…le ! On se calme. I sabari ! Agnééé ndoyye ! Wa ndou ndoyye
Revenons alors à nos moutons.
La menace de cette pandémie est réelle. Il faut absolument encourager, appuyer, aussi absurde que cela puisse paraître, les opérations villes mortes que décrétera l’opposition. Ça fera d’une pierre deux coups : confiner les populations et limiter la propagation du coronavirus. Une bonne semaine d’opérations villes mortes dans tout le bled pourrait ralentir la dissémination du virus. Franchement on s’inquiète pour les populations surtout en cette période de vaches maigres. Parlant justement de vaches maigres, que Goby Condé, qui se piquait d’être le bon samaritain pendant ses campagnes électorales, distribue gratuitement les masques aux populations. Pas question pour les citoyens de débourser même un kopeck pour un masque. Que Goby Condé et son fils, le Crésus Princier du palais Gokhi Fokhè, et ses ministres renoncent à un mois de salaire pour acheter des masques et les distribuer gratuitement aux populations. Des grippe-sou, des rapiats, des harpagons, des mesquins qui, avec leur mine chafouine, ne pensent qu’à s’en mettre plein les poches. Foin !
Benn Pepito