
Dans un pan de son allocution prononcée hier mardi à l’occasion du lancement officiel des assises nationales, Colonel Mamadi Doumbouya, Président de la transition Guinéenne, a fait remarquer que l’unité de notre pays longtemps divisé par des prétextes politiques et éthiques constitue la pierre de son action. Ce mercredi, 23 mars 2022, nous avons donné la parole à Bah Oury, président du parti l’UDRG( Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée) pour des fins de lecture. Dans sa communication, l’opposant Guinéen a fait comprendre que c’est un message appelant au dialogue, à la concertation pour prendre en compte les problématiques de la réconciliation nationale que le numéro 1 du CNRD a eu à prononcer.
«Je considère que c’est une décision allant dans la restauration de la mémoire collective. C’est aussi une excellente chose surtout dans un pays où pratiquement, on a pas fait ce genre d’exercice au niveau de la population et de manière très large depuis l’indépendance. Certes, il y a eues des discutions à un certain moment mais ce sont des discutions qui n’ont pas été largement diffusées au niveau de la population. Je pense que de ce point c’est très bien. (https://magroove.com/) De l’autre côté, il faut que l’histoire de notre pays soit prise en compte dans ses aspects les plus glorieux mais aussi sombre, puisque ça fait partie de notre patrimoine. Nous n’avons rien à rejeter et rien à cacher car nous sommes un pays mûr à l’heure actuelle», a estimé Bah Oury.
Il faut rappeler que quelques volontés ont été émises avec les régimes précédents allant dans le sens de cette réconciliation nationale. Cependant, ce sont des projets qui n’ont jamais abouti à leur fin. C’est pourquoi cet ancien ministre affirme qu’il faut cette fois-ci,
prendre l’histoire dans sa globalité et l’assumer. Ceci pour ressortir ce qui a été sombre et brillant afin de permettre à la génération présente et future d’avoir une meilleure connaissance de son passé, toute chose qui va à coup sûr, permettre à la Guinée de se construire, de consolider son unité et de garantir son développement.
« Si des Guinéens ne partagent pas leur patrimoine culturel et historique en commun, il va de soi que le pays restera toujours comme ça, et là il faut qu’on fasse le nécessaire pour que la restauration de l’unité du pays soit effective. Je crois que le CNRD a pris ses responsabilités en lançant l’ouverture de ces assises et j’espère qu’ils l’accompagneront de manière la plus efficace durant tout le processus et favoriseront l’opérationnalisation de ces assises», a-t-il espéré.
Malgré cette volonté des nouvelles autorités, Bah Oury pense que l’engagement de l’ensemble des Guinéens de tout bord doit être de taille pour la réussite de ces journées de Vérité et de Pardon.
«Le travait le plus important c’est du reste de la société civile, des intellectuels, des politiques, des leaders d’opinions et de certains qui détiennent leurs mémones collectives. Il faudrait qu’ils acceptent de s’exprimer et de partager cela avec d’autres compatriotes pour leur permettre d’avoir une compréhension sur des tenants et aboutissants des situations qui ont ensanglanté la Guinée. C’est très important que ceux qui savent ces réalités les partagent et informent les autres qui ne savent pas. C’est une manière de ramener tout le monde à faire preuve d’humilité, d’écoute pour ne pas considérer qu’il y a une page tout à fait noire ou blanche. Mais au contraire, de savoir que ces deux pages sont imbriquées les unes des autres et que seule la capacité d’écoute, la sensibilisation et le partage d’histoire collective nous permettra à nous tous de faire preuve de modestie afin de nous rendre compte que nous tous avons en commun cette histoire douloureuse, mais que cela nous serve des leçons pour nous unir davantage et pour aller de l’avant», a conclu cet acteur politique.
Sâa Robert KOUNDOUNO