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De notre histoire, il est gommé une composante essentielle, celle de l’apport déterminant de la foulanité depuis le Tékrour
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Le Fouta est partie intégrante de ce qui a modelé l’Ouest africain d’aujourd’hui et dont l’ignorance hypothèquera indubitablement notre avenir et nous condamnera au sous-développement dans un espace larvé et maintenu sous dépendance, en appendice d’un Monde dont la multipolarisation nous expose plus que jamais au pillage et à la déréliction.
NOUS NOUS RELÈVERONS ENSEMBLE DANS LE RESPECT MUTUEL OU NOUS PÉRIRONS TOUS DE L’IDÉOLOGIE MORTIFÈRE DE L’EXCLUSION.
Comblons ensemble le savant gommage de la composante foutanienne de l’Histoire, nous gagnerons tous en identité.
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DE LA FORMATION ET DE L’APPORT SOCIO-HISTORIQUE, DES PEULS ET DES FOULA-TAs (FOUTAs), DEPUIS TÉKROUR JUSQU’AUX DÉNYANKÉS, DE 859 À 1559.
1. LES DIÂ OGO ou OUKKA:
Ce sont les premiers à introduire la culture du gros mil.
C’est de cette souche guerrière que descend Soumangourou KANTÉ, au demeurant.
Leur dernier roi est tué par Wâr « 《Diâ》-bi » fondateur de la dynastie Manna.
2. LES MANNA:
Dits originaires de Diâra, ils portent le titre « 《Diâ》-kité » et étendent leur suzeraineté sur le Foûla-ta tékrourien, qui deviendra le Foutah-Toro.
Leur roi Wâr Diâbi mort en 1040 est le premier islamisateur du Tékrour.
Cette première islamisation déclenche une première vague de migration [de ceux qui rejettent l’islam] vers la boucle du Niger, dont sortiront les enclaves voisines de Bandiagara (Dogons) et du Macina (peuls).
3. LES TONDIONG DU TÉKROUR (vers 1300):
Les premiers Tondiong, avant ceux, bambaras de Ségou, sont des Sérères mélangés aux Diâ Ogo.
Avec des Mandingues ils contribuèrent au renversement des Diâkité de Diâra au profit des « 《Diâ》-wara ».
C’est à l’époque des Tondiong du Tékrour que furent introduits les titres d’origine mandingue (Farba) et que fut fondé l’Empire du Diolof.
4. LES LÂM (envahisseurs):
Du Hodh au XVème siècle, arrivent les :
4.1 – Lâm Termès (1400-1450) avec une troupe composée de Peuls, Soninké, Mandingues.
Ils mirent fin à la domination des Tondiong.
4.2 – Puis les Lâm Târga, à la tête de la tribu Peul métissée de Maures.
L’un de ces Lâm Târga, Moûssa Eli Banâ, s’installa à Guédé, dont il fit sa capitale, et en devint le Lâm Tôro.
5. LES DÉNIYANKÔBÉ (1559-1776).
En 1559, l’unité politique des Lâm n’était pas réalisée.
En effet la rive droite sous la domination des Lâm Termès et des Lâm Tâga et la partie de la rive gauche aux mains des Lâm Tôro, tout le reste du Foûta était sous la domination des Diâwara de Diâra, qui, eux-mêmes après avoir échappé à la suzeraineté mandingue, étaient passés dans la mouvance de l’Empire Songây.
C’est dans ce contexte que Koli Tenguella BÂ, parti du Fouta-Djallon va créer un Empire sur les traces de son père, Tenguella BÂ, dont il aura reconstituéles forces dans le Badiar, au nord du Fouta-Djallon.
6. MENTION SPÉCIALE SUR KANKOU MOUSSA DONT LES MANDINGUES SONT SI FIERS ET À JUSTE TITRE:
Sachons que lorsqu’il arriva en Égypte,Kanou Moussa dû camper une nuit au pied des pyramides à la demande du Sultan d’Égypte qui lui fit demander ce délai afin qu’il l’apparat du protocole fût fin prêt à le recevoir à la hauteur de sa majesté.
Et lorsque, reçu, il lui fut demandé, selon le protocole, de décliner ses titres et préséances, il se présenta 《ROI DU TÉKROUR 》.
7. MENTION SPÉCIALE SUR SAMORY TOURÉ:
Il suffit de comparer les dates pour comprendre que c’est la chute de Bocar Biro qui priva Samory de l’appui tactique qui lui avait permis de résister aussi longtemps.
En particulier, c’est bien à travers le Fouta-Djalon alors en refus de protectorat mais entretenant des rapports diplomatiques avec la France que Siaka KOUROUMA, forgeron de Samory, embarqué par Bokar Biro, a pu séjourner dans un arsenal de France, sous prétexte de maîtriser la fonderie du fer, pour étudier le fonctionnement des fusils à répétitions.
Il reviendra avec une compétence que se partageront les 2 royaumes.
Retenons que Samory ne s’en est jamais pris au Foutah, quoique aucun de nos Généraux actuels ne lui arrive à la cheville.
Sources:
Compilation des publications du journal « le Soleil », des Tarikhs (es-bilal, es-sūdan, archives portugaise, britannique, hollandaise, et française), traditions orales recueillies par les premiers missionnaires et Histoire familiale).
Note:
Le Hodh: Hodh El Chargui, ou Hodh Ech Chargui, est aujourd’hui une wilaya de Mauritanie, située dans le sud-est du pays, à la frontière du Mali.
Son chef-lieu est Néma.
Pour lecture complémentaire: