
Le président destitué à la cour constitutionnelle, Kelefa Sall a animé une conférence de presse mercredi 03 octobre 2018 pour s’expliquer sur la crise de la cour constitutionnelle. Il reste toujours convaincu d’être le président de cette institution malgré l’élection de son remplaçant à la personne de Mohamed Lamine Bangoura le vendredi dernier.
Dans son intervention, il a d’abord évoqué l’accusation financière opaque portée contre lui les huit commissaires frondeurs. Pour lui, cela a été indiqué que depuis la mise en place en septembre 2015, d’une commission financière à travers le règlement intérieur révisé de la Cour, l’institution est paralysée.
Selon lui, dès la mise en place du comité de trésorerie, les membres ont sollicité et obtenu l’audit du budget 2015 de la Cour. Le 16 février 2016, il a demandé au DAF de mettre à leur disposition, tous les documents comptables dont ils auront besoin pour la réalisation de leur audit.
« Au terme de cet audit, les membres du comité de trésorerie ont déclaré avoir constaté un gap financier comportant une borne inférieure de 1 milliard 728 millions 223 mille 979 francs guinéens et une borne supérieure de 2 milliards 96 millions 323 mille 979 francs guinéens, dont ils exigeaient le remboursement ».
Il a poursuivi son intervention en ajoutant avoir lui-même, demandé le concours de l’inspection d’Etat pour mener des enquêtes. Pour rétablir la vérité, il a fait venir l’inspection générale d’Etat le 23 mars 2016. Celle-ci a rendu un rapport provisoire le 05 avril 2016, dont copie a été transmise à tous les membres de la Cour.
« Courant février 2016, la cellule nationale du traitement des informations financières a mené des enquêtes autour de mes comptes domiciliés à ECOBANK, toutes mes propriétés mobilières et immobilières à l’issue desquelles, elle a dressé et transmis au procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn, le rapport d’enquête No 172 du 26 avril 2016 établi contre moi pour blanchiment d’argent. Le procureur a saisi sa hiérarchie par lettre No 327 du 16 mai 2016, en attirant son attention sur les dispositions de l’article 102 de la constitution, qui énonce qu’en cas de crime ou délit, les membres de la Cour constitutionnelle sont justiciables devant la Cour Suprême ».
Kelefa a aussi précisé que pour contribuer à une lecture partagée des différents textes qui gouvernent la Cour. Le 11 juillet 2016, il a suspendu l’audience pour demander aux membres de la Cour Constitutionnelle de consacrer la semaine à la lecture desdits textes.
« Le 18 juillet 2016, l’un d’eux, prenant la parole au nom de ses collègues, a déclaré : nous savons que nos revendications sont contraires à tous les textes relatifs au fonctionnement de la Cour. Mais étant huit membres contre toi, tu es obligé de faire ce que nous voulons, d’autant plus que nous avons un grand soutien », a-t-il révélé avant de justifier le fait que l’audience prévue pour le tirage au sort a eu lieu dans son bureau.
Ibrahima Sory BARRY pour Aminata.com
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