
Constitution-Guinée : « I have a Dream » (Opinion)
J’ai un rêve comme disait le Grand Martin Lutter King
Chers Compatriotes,
La Guinée, notre Pays est habitué depuis des décennies, à être l’épicentre d’évènements qui retiennent l’attention du public national et international.
C’est le cas depuis quelques mois de polémiques autour d’éventuels changements de constitution, de troisième mandat, de prolongation de mandat présidentiel et que sais-je encore !
Cette situation ne m’a pas laissé indifférent. Je me suis alors assis et j’ai longuement réfléchi à ces questions et aux échanges en cours. J’ai compris que je dois donner mon point de vue et j’ai donc décidé de participer/contribuer au débat. Dans cette lancée, je me suis posé un certain nombre de questions dont celles-ci : Est-il vrai que le Président de la REPUBLIQUE DE GUINEE souhaiterait changer la CONSTITUTION ? Qu’il envisagerait de briguer un nouveau mandat ? A défaut, qu’il ferait en sorte qu’il y ait un glissement des échéances électorales ?
Chers compatriotes, vous conviendrez avec moi qu’il s’agit là de grosses questions, de questions majeures : (i) pour NOTRE pays qui s’est voulu être un modèle en 1958 mais qui a dérivé vers un régime totalitaire; (ii) pour NOTRE pays qui a introduit le multipartisme et qui a succombé par la suite à la domestication de la Démocratie; (iii) pour NOTRE pays à qui les nouvelles autorités historiquement « opposants » aux « mauvais régimes précédents » ont promis une démocratie vraie, un développement vrai, une fraternité vraie.
Je trouve que ces questions concernent, touchent et interpellent chacun de nous, voilà les raisons de mon papier.
ALORS, tout éveillé, j’ai fait un rêve comme le fit Martin Luter King (attention, je ne me compare pas à lui, je m’inspire simplement de sa grande sagesse). Je dis tout éveillé car, taraudé, tortillé et préoccupé par l’avenir de notre pays, nul n’a le droit de dormir.
Je ne dors donc pas !!!
MON RÊVE
Si les rumeurs sont vraies,
Je rêve que le PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE descende dans l’arène pour participer directement et franchement au débat en cours. Qu’il se prononce enfin ! Qu’il affirme, clarifie et confirme ses intentions ! A défaut de confirmer les intentions qu’on lui prête, qu’il démente alors ouvertement, publiquement et rapidement les porteurs de nouvelles sur des intentions qu’il n’aurait alors pas.
MON REVE
Mais, s’il affirme et confirme les intentions qu’on lui prête, je lui proposerais alors de descendre effectivement dans l’arène tel un gladiateur et de livrer un combat loyal avec ceux qui ne seraient pas d’accord avec lui. Pour ce faire, je lui proposerais une démarche assortie d’un certain nombre de conditions. Les résultats du combat nous diront si le peuple de Guinée l’autoriserait à exprimer effectivement des intentions de toucher aux principes sacrés de NOTRE constitution, NOTRE constitution qui régit la vie politique de NOTRE REPUBLIQUE que nous avons en commun. Notez bien sûr que c’est son droit de vouloir afficher des intentions mais que c’est notre droit et notre devoir de dresser des barrières contre toute intention qui ne ferait pas l’unanimité et le bonheur de notre peuple et de notre Nation.
Voici alors ce à quoi j’ai pensé. Je pense que si le Président souhaite aller dans le sens qu’on lui prête, on pourrait lui donner l’occasion de prouver qu’il a raison de la faire. On lui demanderait alors de se soumettre rapidement et publiquement à un exercice en trois étapes et de manière successive.
- PREMIERE ETAPE : Défendre publiquement son bilan devant la presse.
Je propose que cette défense porte sur les points suivants.
Les éléments pour défendre le Bilan seraient librement préparés par les services présidentiels et exposés librement par lui et lui-même devant la presse. Les éléments à exposer porteraient obligatoirement sur les points suivants :
- Bilan économique
- Services sociaux de base : (i) hôpitaux, Centres de santé construits et fonctionnels ; (ii) Universités, Lycées, Collèges, Ecoles primaires construits et fonctionnels ; (iii) Centres de recherche construits/réhabilités, équipés et fonctionnels; (iv) Villes régulièrement alimentées en électricité et en eau potable; (v) Salubrité publique et assainissement des villes, etc.
- Infrastructures de transport : (i) Km d’autoroutes urbaines et interurbaines construits ; (ii) Échangeurs et ponts construits ; (iii) Linéaires de chemins de fer construits ; (iv) Ports de transport commercial (non minéralier) construits ; (v) Aéroports construits/, réhabilités et Compagnies aériennes nationales mises en place ; etc.
- Investissements directs étrangers : Montants, domaines, usines construites et sociétés installées (hors mines), emplois crées, etc.
- Bilan social
- Cohésion sociale, équilibres régionaux, égalité des chances
- Liberté d’expression
- Justifications des déguerpissements, de tous les déguerpissements depuis la Cité Douane.
- Bilan sur la gouvernance
- Fonctionnement de la justice et encouragement du secteur privé ;
- Gestion des biens publics, Sanctions des indélicatesses
- Sécurité des populations et de leurs biens
- DEUXIÈME ETAPE : Accepter un débat public contradictoire, sans tabou et en direct devant la presse avec trois opposants à son régime : Cellou Dalein Diallo, Sidiya Toure et Lansana Kouyaté
- TROISIEME ET DERNIERE ETAPE : Se soumettre seul, à une séance de questions-réponses sans tabous avec la presse nationale sur son bilan, la constitution, les promesses tenues et sur l’avenir de la Guinée.
Chers compatriotes, cet exercice en trois étapes aurait l’allure d’un examen de passage au mérite dont le bilan serait tiré dès la fin de la troisième et dernière étape.
Refuser cette proposition de se prêter à un tel exercice donnerait évidemment à réfléchir !!!
Pour le sérieux de l’exercice je proposerais que soit sélectionné pour conduire les débats, un modérateur réputé pour sa probité morale, son intégrité et son professionnalisme.
Chers compatriotes, comme vous le savez autant ou mieux que moi, un Président et un gouvernement sont liés à leur peuple par un contrat d’objectifs qu’ils doivent honorer. Leur bilan est établi sur la base d’indicateurs de résultats et de performance. Comme vous voyez, et vous serez d’accord avec moi, la Gestion Axée sur les Résultats (GAR) ne s’applique pas qu’aux seules entreprises, elle doit également s’appliquer et d’ailleurs avec plus de rigueur aux politiques et à la gestion des Etats. Je propose que nous l’appliquions dans le cas présent et que nous jugions les choses à partir des bilans.
Au sortir de l’exercice, deux conclusions s’imposeront : (i) Le président réussit, par sa prestation, à convaincre son peuple qu’il a fait un excellent travail et qu’il mériterait qu’on l’écoute (notez bien que je ne dis pas qu’on accepte ses propositions) ; (ii) il échoue à l’examen de passage et il tire alors toutes les conséquences.
Les conséquences à tirer seraient simples : (i) terminer calmement et discrètement les 18 derniers mois de son mandat ; (ii) organiser de manière responsable et transparente les dernières élections nous séparant de la fin de son dernier mandat car, aucun bilan, fut-il bon ne justifierait le changement de la constitution.
MON REVE
Je rêve alors de voir ce scénario se concrétiser pour clore ce débat.
Voilà mon coup de cœur
Amadou Oury Diallo
Citoyen Guinéen
Ourydiallo87@yahoo.fr