
Invité de l’émission ‘’Tinde e tassande’’ l’équivalent de face à face de la radio Espace Fouta, Aliou Bah l’ancien directeur de communication du Bloc Liberal a partagé son regard des choses avec les auditeurs de cette partie de la Guinée.
Sa position politique actuelle, les causes de son départ du BL, les accords et l’état des lieux de la ville de Labé, il a tout passé en revue avec le franc parler qu’on lui connait.
Position politique actuelle ?
C’est vrai depuis ma démission en date du 21 avril 2018, j’avais promis de prendre du recul pour évaluer les acquis sachant que le travail d’un homme n’est jamais parfait, ce temps de réflexion que j’avais pris m’a permis de rencontrer des partis qui voulaient que je les rejoigne, la société civile qui voulait que je milite, d’autres voulaient même me voir fonder mon propre parti, à côté je continue d’exercer l’enseignement et le coaching que je faisais pour les jeunes, j’ai écouté tout le monde et à l’heure qu’il fait, j’ai pris ma décision que je communiquerai sous peu.
La rupture d’avec le BL
…La nouvelle ligne politique du parti contrastait avec ma façon de voir et au plan interne on assimilait le parti à une personne, c’était devenu un problème communautaire, identitaire ? Cette mentalité, si les jeunes veulent la changer, ils doivent prendre leur responsabilité.
Le BL commençait à prendre cette voie aussi ? Certains commençaient à dire le leader est de la forêt faites des efforts dans là-bas, ou tel est du Fouta, il faut vous y accentuer.
Regard politique
Situation toujours difficile, on se bat pour la démocratie et le développement mais il y a encore malheureusement de la violence, de la discrimination, de la répression, les huit ans du régime là présentent un mauvais résultat . S’il n’y a pas d visibilité, tout est obscure, pour un changement positif ,il faut savoir se projeter.
Les accords politiques en général et les récents accords sur la gestion des communes
Au BL on avait refusé de signer le point 2 des accords, car on voyait d’avance le blocage qui allait suivre et qu’on vit maintenant. Les accords ont certes été signés mais ça ne règle pas encore le problème, déjà que ça crie au niveau des communes attendez de voir quant on atteindra les quartiers.
Nous sommes tous contre les accords mais la loi elle-même n’est pas respectée et c’est la faute à l’État car tout est prévu dans la loi, chez nous on ne fait pas de différence entre l’État et le parti politique qui a porté le chef au pouvoir, ça veut dire qu’il n’y a pas d‘impartialité, l’État est tout de suite coloré.
La politique et l’État sont différents, la loi est au-dessus de tous. Si les opposants à un régime sont considérés comme des étrangers qui n’ont droit ni à la sécurité, ni a profité des biens communs, c’est que l’État manque de justice et de responsabilité.
Mairie de Labé
Des jeunes résidents et expatriés guinéens vouaient me voir participer aux élections mais j’étais aux Etats-Unis pour des formations et ce n’était pas alors ma priorité mais je remercie la confiance dont ils m’ont crédité .
Profil chefs de quartiers
On a nos jours des jeunes chefs de quartier qui sont référés, konkola Tata et ça nous a poussé de bon référencé changement c’est pour cela El hadj Mouctar Kalan a été choisi et produit de résultats probants.
Regard sur le centre-ville
Labé a bien changé car les gens construisent et ça toujours été une ville sociale ouverte l’ensemble du pays les gens sont combatifs mais l’autorité est absente.
En exemple Doghora il y a des routes qui existent et qu’on ignorait, les routes doivent s’appliquer, l’indiscipline on ne sent pas l’intervention d’une autorité, le stationnement des motos est anarchique surtout de nuit, je n’ai jamais eu de souvenirs d’une aussi grande insalubrité. Jusqu’à mon voyage estudiantin je ne connaissais pas de moustique.
Il est vrai que l’urbanisation est là mais Labé est encore une petite ville. Il n’y a qu’a observer, l’anarchie se trouve même dans la façon de construire, avec des risques énormes.
Au plan des infrastructures routières le bitume est parsemé de nids de poule, des rues peu utiles au trafic sont bitumées alors que celles ouvertes au trafic ne le sont pas. Il faut que les choses soient claires, à la base on doit parler de développement et non de politique.
Encore en politique ou non ?
La politique n’est pas un métier, mais une vocation. Ce n’est pas une chose qu’on fait à plein temps, on peut être médecin et faire de la politique, on peut être enseignant et faire de la politique. Pour la suite de ma carrière je m’apprête a animé une conférence de presse dans laquelle j’aborderais largement le sujet.
Soutien aux forces sociales il est bien vrai que je les ai apportés mon soutien et c’est parce qu’ils se battent pour une cause noble mais je suis déçu parce que les jeunes sont des opportunistes. Les jeunes ont certes besoins de s’affirmer, de prendre le contrôle mais les jeunes guinéens sont à la traine comparer à leurs pairs de la sous-région un jeune ne doit pas être opportuniste ou instrumentalisé par un parti.
Que représente 40 Millions devant l’avenir d’un jeune ?
Ousmane K. Tounkara