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"La politique minière a été mauvaise. Elle est encore mauvaise", dixit Lansana Kouyaté, leader du PEDN

Le président du PEDN n’en finit pas de tirer à boulets rouges sur l’administration Condé. Lundi 03 mars dernier, c’est devant des dizaines de français et de grandes personnalités comme l’ancien patron de la diplomatie française, Hervé de Charette, et l’épouse de l’ancien secrétaire général de l’ ONU, Boutros Gally, que Lansana Kouyaté a parlé de son livre  » Du Brasier Somalien à la chaleur Onusienne ». Il a profité de cette rencontre avec ce beau monde pour parler de la Guinée. La rencontre avec ces français a eu lieu dans le 16 eme arrondissement de la capitale française.

Fidèle à sa réputation de tribun, pendant au moins deux heures d’horloge, le président du PEDN a tenu en haleine des français sur, entre autres,  des sujets comme l’agriculture, les mines et l’administration Condé.

Après avoir expliqué les conditions dans lesquelles la Guinée a arraché son indépendance et fait  le point sur le règne de Sékou Touré et Lansana Conté, « l’infatigable voyageur de la paix et du progrès », comme l’a surnommé la modératrice de la rencontre, est revenu, entre autres, tout d’abord, sur la présidentielle controversée de 2010, et les raisons de son divorce politique d’avec Alpha Condé.

 » Je voudrais vous dire tout de suite que j’étais du camp du président actuel. J’étais là parce que j’avais foi. J’étais là parce que j’avais confiance. J’étais là parce que je croyais que nous allions prendre le chemin que nous avons voulu dessiner ensemble. J’ai été celui qui a eu la lourde tâche de prononcer son discours de campagne alors qu’il était à l’extérieur. ( … ) Les choses ont commencé à déraper quand il a voulu que, dans le mouvement Arc-en-ciel, tous les autres partis s’effacent pour intégrer son parti, le RPG. C’était là la première fissure. L’un des actes qu’il a posés, c’est d’enlever par décrets tous ceux qui sont élus locaux, communaux : les maires, les chefs de quartiers qui ont été élus et qui ont été enlevés par décrets (…) Le chemin qu’on avait tracé n’a pas été suivi. Quand  le bon chemin n’est pas suivi et que le mauvais chemin est irréversiblement celui que nous allons emprunter, alors, il est mieux, pour l’éthique et pour la morale de se ressaisir. C’est ce que j’ai fait.  »

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S’agissant des immenses richesses naturelles de la Guinée qui ne profitent pas pour le moment à la Guinée,  Lansana Kouyaté fustige  la gestion hasardeuse de ces immense potentialités. Il dénonce :

 » Comme le disait un de vos grands hommes, un pays sans richesse est un pays pauvre, mais sans idéal ce n’est qu’un pauvre pays. Je crois que les potentialités de la Guinée ne pourront nous permettre de changer que lorsque nous avons de la bonne gouvernance, que lorsque nous avons un idéal fort qui rapproche le peuple ».

Alpha Condé disait que la Guinée est aussi  » un scandale agricole ». Slogan vide de sens aux yeux de l’ancien patron du gouvernement de large consensus :  »  80 % de la population s’occupe de l’agriculture mais qui ne nourrissent pas les 100 %. 80 % s’en occupent, mais les 100 % ne sont pas nourris.
Aujourd’hui, l’importation du riz en Guinée, c’est près de 400 000 tonnes par an que l’ Etat aurait pu économiser. Ce ne sont pas des terres qui manquent. La plaine de Monchon, par exemple, a près de 20  000 hectares de terres arables. Le long des fleuves, ça n’attend qu’à être aménagé. Je crois que les causes de la faillite de l’agriculture chez nous, c’est qu’on s’est contenté de l’agriculture de subsistance ».

Les mines étant considérées comme les poumons de l’économie guinéenne n’ont pas été passées sous silence par Kouyaté devant un public  conquis avec son éloquence et son aisance dans l’exposé.

 » On dit que la Guinée est un scandale géologique. Mais, la Guinée a toujours appliqué une mauvaise politique minière. Les chiffres qui sont donnés sur la bauxite, le manganèse, le fer etc, ce sont des chiffres qui ne semblent pas refléter la réalité. Ce sont des statistiques qui datent de très longtemps. Comment, au sein d’un ministère, la recherche  géologique est le département le plus pauvre et le plus démuni ? Pour pouvoir faire une bonne politique minière, il faut être sûr qu’on connait d’abord son sous-sol. Qu’on sache quelle richesse se trouve où et en quelle quantité.
Très longtemps, la Guinée est restée sans le savoir. Comment on peut faire une politique minière en se basant sur l’apport simplement de 51  % pour les expatriés et 49 % ou vice- versa. ( … ) Quand un pays est fermé, il reçoit de mauvais investisseurs. Mais, quand il est ouvert, il a le choix entre les bons et les mauvais. La politique minière a été mauvaise. Elle est encore mauvaise. Je rappelle que sous le  président Alpha,  lorsque tout le monde a dit que le code minier qu’ils avaient fait étaient mauvais, il a donné 10 jours à l’assemblée transitoire pour adopter ce code. Il a imposé que cela soit fait.
C’est quelque temps après qu’il se rend compte que lui-même se trompe. C’est un exemple. »

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Avant de mettre un point final sur son relative au  » mal » guinéen, le président du PEDN a néanmoins rassuré que rien n’est perdu et qu’il est toujours possible de remettre le pays sur les rails afin  de faire de la Guinée un pays où il fait bon vivre. Il a invité l’assistance à ne pas s’alarmer de la situation en Guinée.

 »  Je pense qu’on ne doit pas pleurer sur le sort de la Guinée, parce que ce n’est pas un problème surnaturel », conclut l’ancien patron du gouvernement de large consensus. Pour joindre l’utile à l’agréable, un cocktail dînatoire mis fin à la rencontre.

www.nouvellesdeguinee.com pour AMINATA.COM

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